Non catégorisé

OBSERVATIONS, AVIS ET REPONSES DE LA MAISON D'EUROPE ET D'ORIENT RELATIVES AU RAPPORT D’AUDIT ET AUX RECOMMANDATIONS DE L'INSPECTION GENERALE DE LA VILLE DE PARIS – 23 JUIN 2014

 

BIBLIOTHEQUE

La MEO estime qu’il y a confusion dans le rapport à propos du centre de ressources, qui désigne tantôt uniquement la bibliothèque, tantôt l’ensemble des activités littéraires.

La MEO conteste l’affirmation selon laquelle « les documents sont conservés pêle-mêle ». Elle affirme qu’ils sont parfaitement classés, par ordre alphabétique de nom d’auteurs. Cet état de « pêle-mêle » ne concernait effectivement que 1,20 mètre linéaire sur les 14 mètres que représente la bibliothèque. Il s’agit de deux des trois étagères du dessus où ont été effectivement entreposés les dons les plus récents, car les autres étagères sont déjà plus que garnies, et que les murs ne sont pas extensibles. Ce 1,20 mètre de « pêle-mêle » a été rangé, ce qui n’a pris que quelques minutes.

Il est évident que, si la bibliothèque était très régulièrement fréquentée, et cette fréquentation quantifiée, sous sa forme actuelle il y a encore quelques années, l’essentiel de la circulation des textes passe désormais quasi intégralement par voie électronique.

Ce fonds a été très largement exploré par le réseau, pendant plusieurs années, et les titres les plus intéressants publiés. Du fait de ce passage à l’électronique, par souci d’écologie et d’économie, et en raison du nombre croissant de textes reçus, il n’a plus été procédé à des tirages papiers des œuvres reçues par email, ce qui a entraîné une certaine obsolescence du fonds papier. Mais il est fort possible, alors que la MEO est en train de passer à l’édition numérique, qu’elle en profite pour publier des œuvres qui ne remplissaient pas les conditions nécessaires à une édition papier.

Il est donc à présent à peu près certain que ce fonds serait mieux placé à proximité d’un établissement tel que la BULAC par exemple, où la MEO intervient très régulièrement. Des négociations sont justement en cours dans ce sens avec AA, conservateur de cette bibliothèque. Mais la MEO imagine que l’IGVP est déjà informée de combien débordent les bibliothèques en général et combien ce processus de transfert est lent (voir les analyses des principaux syndicats de la Ville de Paris à ce sujet).

En ce qui concerne la « difficulté d’accès », il est vrai que lesdites étagères donnent sur un (petit) espace, qui n’est pas nécessairement « encombré », et qui sert effectivement régulièrement de loges pour les artistes. Mais cet espace n’est pas ouvert au public et le personnel de la MEO est en capacité de déplacer, le cas échéant, un sac ou une chaise pour trouver un texte.

Enfin, il est indéniable que le développement des différentes activités entraîne, nécessairement, des choix à faire en termes d’espace disponible dans les locaux.

Au chapitre bibliothèque, la MEO rappelle que ses excellentes relations avec la bibliothèque Saint-Eloi voisine, où elle a déjà fait plusieurs interventions, ainsi qu’avec la bibliothèque Saint-Fargeau, spécialisée en théâtre, lui ont bien montré que ses ouvrages étaient largement présents dans les rayons des bibliothèques municipales, et très régulièrement empruntés, ce qui n’est pas négligeable pour un catalogue comme celui de la MEO.  

RECOMMANDATION 1 : DEFINIR L’AVENIR DE LA BIBLIOTHEQUE ET LES MODALITES DE CONSERVATION DES ŒUVRES.

REPONSE : LA BCM EST EN COURS DE TRANSFERT VERS LA BULAC.

RESEAU

La MEO rappelle qu’il n’est jamais question ni de pays, ni de nationalité, mais bien de langues : c’est la base même du réseau, qui relève du domaine de la traduction. La MEO rappelle que cette question n’est pas anodine, et qu’elle est même l’un des facteurs essentiels de la principale opération militaire actuellement en cours sur le continent européen.

Il est vrai que l’activité du réseau est peut-être encore plus difficilement quantifiable que les autres, mais des entretiens avec l’un des coordinateurs parisiens du réseau auraient sans doute permis d’affiner cette analyse et de passer de l’emploi du conditionnel à l’indicatif.

La forme du réseau n’est pas figée, mais évolue en permanence selon l’évolution de l’environnement dans lequel le réseau exerce son activité. Il y avait déjà un certain temps que la MEO souhaitait, en toute logique, étendre ses activités à l’ensemble de l’Europe et au monde méditerranéen, ainsi que de passer de son bilatéralisme Europe de l’Est / Francophonie à un multilatéralisme intégral, en profitant de l’expérience de ses deux décennies de travail pour utiliser la langue française comme facteur véhiculaire hors des pays à majorité francophone.

La MEO a décidé de tenter l’aventure à l’arrivée du printemps arabe, et à l’inscription programmée, à son initiative, de la dernière langue majeure d’Europe (rromani inclus) absente du répertoire du théâtre francophone : l’ukrainien.

Les circonstances ont voulu que ces faits interviennent au même moment que la RGPP et la « crise », ce qui a entraîné les baisses que l’on sait et le départ du personnel chargé de l’animation du réseau, causant un évident ralentissement de son développement, comme cela est mentionné dans les rapports d’activités.

Mais les évènements récents sont nettement plus encourageants. La dernière assemblée générale du réseau au Kosovo, en lien avec Polip, le festival international de littérature de Prishtina organisé par le Qendra Multimedia et en collaboration avec le réseau anglophone The Fence, était soutenue par l’Institut Français, l’Alliance française et le programme germanophone Traduki.

Etaient présents les coordinateurs des 11 comités suivants : GB (French/Caen), GD (Bulgarian/Sofia), AF (Greek/Athens), KK (Slovenian/Cambridge-Ljubljana), JM (English/London), NN (Ukrainian/Kiev), JN (Albanian/Prishtina), KP (Rromani/Prizren), HS (Turkish/London-Istanbul), US (German/Hamburg), ZW (Hebrew/Paris).

Cette assemblée générale 2014 a été un franc succès, et l’occasion de faire avancer un ensemble de réflexions et d’actions en faveur de la circulation des œuvres et des artistes (notamment les financements) ainsi que du développement des échanges culturels, dont la MEO tient le détail à la disposition de l’IGVP. Actuellement 28 comités sont en ordre de marche, et l’ensemble du réseau devrait prochainement être regroupé en une trentaine de comités, soit une concentration de 25%. La prochaine rencontre Eurodram/The Fence est prévue en janvier 2015 au LARK Theater de New York, dans le cadre d’une rencontre autour de la traduction.

En matière de réseau, la MEO estime que l’audit aurait également pu être complété par une analyse du rôle d’interface que joue –parmi d’autres- la MEO entre les différents réseaux auquel elle appartient. La MEO rappelle qu’elle est adhérente de l'AEC (Assemblée européenne des citoyens – Helsinki citizens), d’Actes if, de l'autre LIVRE, de l'ITI (Institut international du théâtre), d'Interplay, de The Fence, du FICEP (Forum des instituts culturels étrangers à Paris), de l'association H/F, de la Fondation Anna Lindh et du SYNAVI (Syndicat national des Arts vivants) et partenaire d’un certain nombre d’autres tels que la Convention théâtrale européenne.

RECOMMANDATION 2 : PRECISER LE POSITIONNEMENT DE LA MEO PAR RAPPORT AU RESEAU EURODRAM.

REPONSE : LA MEO EST INVESTIE A 100% DANS LE RESEAU EURODRAM.

LIBRAIRIE

Une simple demande aurait également pu informer l’IGVP des derniers chiffres de la librairie. Si la comptabilité (en externe) vient seulement d’être terminée, la trésorerie (en interne) est très régulièrement mise à jour. Pour 2013, les recettes sont estimées à 22.430 €, soit une augmentation de 260 % par rapport à 2012. Pour 2014, elles ont déjà dépassé les 10.000 € à ce jour, ce qui laisse présager une confirmation de l’augmentation de 2013.

La librairie de la MEO n’est pas une librairie généraliste et/ou commerciale. C’est un lieu de ressources, où des professionnels peuvent prodiguer des conseils, qui propose à la vente un certain nombre d’ouvrages recherchés et souvent introuvables dans le réseau de la grosse distribution, qui est le principal point d’accès permanent aux littératures de nombreuses communautés étrangères à Paris, dont un certain nombre des librairies attitrées ont fermé où sont menacées. C’est une librairie indépendante, en faveur desquelles la Ville de Paris a déjà engagé un programme de soutien.

Mais une librairie, même si elle ne représente pas à elle seule le principal ni de l’activité ni des recettes, comme dans le cas de la MEO, reste effectivement un commerce, qui a donc besoin d’un minimum de visibilité. La MEO rappelle que la vitrine des locaux actuels est située dans une sorte de coude d’un passage piéton assez peu fréquenté, totalement invisible depuis l’avenue, avec une valeur commerciale à peu près nulle. Une des raisons de l’implantation de la MEO dans ces locaux était d’ailleurs que les autres associations pressenties (Commune libre d’Aligre…) n’en voulaient pas. L’opération « haute couture » annoncée à l’époque de l’inauguration il y a 10 ans est d’ailleurs actuellement recouverte de filets de protection, les murs tombant en morceaux. Enfin, le passant estival peut profiter de l’odeur d’urine qui ne manque pas d’envahir le passage dès les premières chaleurs de l’année. Heureusement, la municipalité a accepté, après plusieurs accidents heureusement sans gravité et à la demande de la MEO, d’en interdire la circulation aux deux-roues à moteur qui l’empruntaient à une vitesse pour le moins excessive, particulièrement à l’heure des entrées et sorties de la crèche et des écoles toutes proches.

Au même chapitre, la MEO avait nourri quelques espoirs lorsque la mairie du 12ème avait lancé une vaste consultation sur la signalétique du Viaduc. Consultation dont la MEO a mal compris le fonctionnement, puisqu’aucun compte-rendu n’a été transmis aux participants et qu’elle s’est soldée par l’apposition de simples panneaux mentionnant le nom des rues. La MEO souhaiterait enfin, comme d’autres, un meilleur partage des espaces publicitaires municipaux et la baisse des tarifs municipaux pour l’installation des panneaux piétons.

Le déménagement vers la voute du Viaduc des Arts aurait été une solution parfaite. Voir chapitre concernant les locaux.

Comparativement au reste des activités, il ne nous semble pas que la librairie génère des tâches particulièrement lourdes ou complexes. Ses recettes assurées sont à peu près équivalentes à celle de l’édition hors agence, et supérieures à celles de la billetterie. Son activité actuelle peut être perçue comme particulièrement rentable : la majorité des visiteurs vient de manière groupée pour les manifestations, optimisant ainsi le temps de travail du personnel.

La supprimer serait un choc moral certain pour l’ensemble de notre public et de nos partenaires. Elle libérerait peu d’espace, une bonne partie de celui-ci devant de toute façon être réservée à la circulation et à l’accueil du public. Enfin, rappelons qu’elle fait partie d’un ensemble : une partie substantielle des activités de la MEO est orientée vers la littérature…

EDITION

La MEO regrette que les chiffres cités par l’IGVP datent de 2012, puisque les chiffres actuels sont disponibles : à ce jour, 86 livres, 176 auteurs, 219 textes.

Passons également ici sur le sens que pourrait avoir la disparition de la maison d’édition, de même que son impact. Se débarrasser de ses stocks de livres permettrait d’abandonner la location du sous-sol de stockage, mais l’économie serait peu substantielle. Et dans les deux cas ce serait s’attaquer au cœur même de la maison, tant sur le plan de l’activité que sur le plan financier.

Voici ce que donne l’analyse de la rentabilité de nos précédentes publications au 31 mai 2014. Ces sont les livres les plus récents, qui ne sont donc en vente que depuis quelques mois seulement.

 

GG

MV

ZW

TA

ZM

VA

GS

 

 

 

 

 

 

 

 

droits auteurs

350

350

350

350

350

350

350

droits traducteurs

483

0

0

408

895

1 060

959

droits illustrateur

0

0

0

0

100

100

0

Agessa

28

4

4

24

48

57

51

maquette et corrections

300

411

201

200

275

325

275

Impression

1 149

3 365

1 207

1 408

1 197

1 318

1 371

TOTAL dépenses

2 310

4 130

1 762

2 390

2 865

3 210

3 006

 

 

 

 

 

 

 

 

Centre national du Livre

1 443

 

 

 

 

 

600

Fondation Trubar Slovénie

 

 

 

 

600

 

 

Ministère Culture Macédoine

 

 

 

 

923

923

923

Union européenne

 

 

 

 

518

2 124

1 333

Kisskissbankbank

 

 

 

2 925

 

 

 

TOTAL recettes

1 443

0

0

2 925

2 041

3 047

2 856

 

 

 

 

 

 

 

 

RESULTAT production

-867

-4 130

-1 762

535

-824

-163

-150

 

 

 

 

 

 

 

 

PRIX

15

25

15

15

15

15

15

VENTES à la MEO – estimation

5

22

54

45

4

3

3

PRIX hors marge libraire

10

17

10

10

10

10

10

VENTES hors librairie MEO

18

86

214

179

16

12

13

 

 

 

 

 

 

 

 

RECETTES

248

1 971

2 943

2 461

220

165

179

 

 

 

 

 

 

 

 

RESULTAT global

-619

-2 159

1 181

2 996

-604

3

28

 

 

 

 

 

 

 

 

TOTAL

 

 

 

 

 

 

826 €

 

On constate que l’activité d’édition, vue de manière isolée, n’est pas déficitaire.

En analysant chaque publication séparément, la plus déficitaire est celle de MV. Les textes de MV sont à l’affiche en permanence à Paris et sur 4 continents, il est un pilier de la MEO, de la littérature roumaine et du théâtre mondial, et l’auteur le plus vendeur de toute notre collection. La MEO devait refaire des tirages de plusieurs de ses textes, tous épuisés ou manquants, et qui ne pouvaient donc pas être subventionnés. La Roumanie et plusieurs auteurs de notre maison, dont MV, ayant été invités d’honneur du Salon international du Livre de Paris, il a semblé à la MEO que c’était là une opportunité à saisir pour sortir le plus gros volume de ses œuvres en français. Il n’y a pas le moindre risque que cette publication, encore récente, ne soit bénéficiaire très prochainement.

Poursuivons sur les deux autres publications encore déficitaires. Les textes de ZM ont été lus plusieurs fois sur France Culture cette année, elle a été à l’affiche plusieurs semaines dans différents théâtres importants à Paris cette saison, invitée à un colloque sur le théâtre organisé par la Sorbonne à l’Hôtel de Ville, elle était encore aux Regards croisés à Grenoble ces derniers jours, plusieurs metteurs en scène réfléchissent à de nouveaux projets de création, etc. Le projet de traduction & publication était soutenu par l’Union européenne et la République de Macédoine, et il se pourrait fort bien que ce soit la première fois que cette république ait subventionné un éditeur étranger. Quant à GG, il est à notre connaissance le seul dramaturge contemporain arménien traduit et publié intégralement en français (hors publications à compte d’auteur) –rappelons que 2015 sera le centenaire du génocide arménien.

La MEO ne comprend pas le sens de la phrase « au rythme de cadence lent » concernant ses livres… ni celui de « compte tenu du tirage (…), le nombre de titres édités chaque année est directement lié au nombre de livres édités ». Il est heureux qu’un éditeur s’enquière du nombre de titres et de leur tirage… Certains chiffres concernant les tirages sont erronés, la MEO n’a tiré aucun livre à 100 exemplaires. Le nombre de titres ne peut être directement lié au nombre de livres, certains livres ne comprennent qu’un seul titre, d’autres plus d’une trentaine (anthologies)… Le nombre de titres et de livres vendus n’est pas à lui seul un indicateur pertinent, il serait plus avisé de prendre également en compte le nombre de pages et de copies : le poids, en grammes de papier. Le tableau 12 montre le nombre d’exemplaires de livres vendus par an pour décrire les ventes éditoriales. La MEO estime qu’il serait plus judicieux de prendre les recettes générées par la vente de livres pour s’en faire une véritable idée, sans compter les recettes de droits d’auteur.

En ce qui concerne le rythme de la production éditoriale, la MEO a choisi de le ralentir sans causer de préjudice à ses tiers. Les contrats courent en général sur vingt-quatre mois, la réalisation d’une anthologie nécessite plusieurs années. La MEO avait déjà un certain retard, et elle met toujours un point d’honneur à s’acquitter de ses engagements. Toute nouvelle signature a donc été écartée depuis deux ans, à de très rares exceptions près, pour des projets au bénéfice assuré à court terme. Début 2014, la MEO a ainsi publié le dernier livre auquel elle s’était engagée. Elle vient de reprendre l’initiative sur plusieurs projets, avec toute la prudence requise. Tout cela implique donc que cette baisse de la production éditoriale ne pouvait pas se voir en 2012 ou 2013, mais en 2014. D’ailleurs pour cette année 2014, à ce jour un seul livre est sorti.

L’activité d’agence littéraire est totalement passée sous silence… C’est pourtant 17.086 € de recettes directes de droits d’auteur que cette activité a généré en 2013…

RECOMMANDATION 3 : S’INTERROGER SUR L’EQUILIBRE ECONOMIQUE DE L’ACTIVITE LIBRAIRIE ET DU SECTEUR EDITION

REPONSE : LA MEO S’INTERROGE EN PERMANENCE SUR L’EQUILIBRE ECONOMIQUE DE L’ENSEMBLE DE SES ACTIVITES.

L’EUROPE DES THEATRES

Comme la MEO a fondé le réseau Eurodram, elle a également fondé le festival « l’Europe des théâtres », qui a remplacé le « Printemps de Paris » ; son implication est donc assez claire. Cependant, si la MEO agit de manière à initier et/ou favoriser autant d’évènements que possible en autant de lieux que possible, dans le cadre de ce festival, elle n’est pas responsable de l’organisation de ces évènements hors de la MEO.

Le ratio entre charge de travail et ressources humaines à la MEO a effectivement fait tendre vers la réduction. Parmi toutes ses autres activités, la MEO n’a pas eu la possibilité de donner aux dernières éditions de « l’Europe des théâtres » l’écho international qu’avaient eu les premières. La MEO a estimé prioritaire de se concentrer sur la restructuration du réseau Eurodram pour s’en servir comme d’une base plus solide pour les prochaines éditions du festival. Mais la MEO n’estime pas pertinent de s’étendre sur ce point : elle n’est pas financée pour le rayonnement international de la Ville de Paris. Ce domaine relève de la DGRI, qui a effectivement financé une fois notre maison, mais qui ne soutient plus ses activités, ce que la MEO regrette. En ce qui concerne donc le territoire strictement parisien, le contrat a bien été rempli, chaque année.

Par ailleurs, d’après les informations dont la MEO dispose, ce festival n’est soutenu que pour des raisons purement budgétaires : à l’époque où a été décidé ce soutien, c’était sur cette ligne qu’il restait des fonds disponibles. En dehors de ces aspects techniques, le contrat moral entre les élus et la MEO a toujours été clair.

RECOMMANDATION 4 : PRECISER LE DEGRE ET LA FORME D’ENGAGEMENT DE LA MEO DANS L’ORGANISATION DU FESTIVAL « L’EUROPE DES THEATRES ».

REPONSE : LA MEO EST ENGAGEE A 100% DANS LE FESTIVAL « L’EUROPE DES THEATRES ».

LANGUES DE CUISINES

Un bilan chiffré plus détaillé aurait pu démarrer comme ceci : 1 kilo de farine, 100 grammes de beurre… Ou bien, 82, le nombre de consonnes que compte l’alphabet oubykh ; ou encore, 12 millions, le nombre de locuteurs du rromani en Europe. Plus sérieusement, la MEO estime qu’il y a confusion dans le rapport entre les ateliers et l’ensemble du festival « Langues de cuisines ».

Pour parler chiffres financiers, la MEO n’aura pas grand-chose de plus précis que le budget bilan qui a convenu à tous les partenaires du festival. La MEO rappelle que la Ville de Paris la finance d’une part au titre de son fonctionnement, et d’autre part au titre de son projet de festival « l’Europe des théâtres ». Le festival « Langues de cuisines », projet de son état, n’est donc pas financé par la Ville de Paris. Quoi qu’il en soit, s’il faut être davantage précis, la MEO tient bien sûr le détail de la trésorerie sur la période de son choix, ainsi que tout éventuel autre document dont elle disposerait, à la disposition de l’IGVP.

En dehors de ces aspects techniques, c’est tout naturellement que la MEO fait profiter à la Ville de Paris de sa visibilité disponible en faisant figurer son logo sur la promotion spécifique à cet évènement, d’autant plus que la Semaine des cultures étrangères à Paris est également financée par la Ville de Paris. Via le FICEP, dont la MEO participe également au financement.

En ce qui concerne la visibilité, cette semaine est, en raison des moyens de communication mis en œuvre par le FICEP, la plus importante pour la MEO dans l’année. Au même chapitre la MEO rappelle qu’elle fait figurer le logo de la Ville de Paris sur sa porte d’entrée, sur tous ses supports de promotion pour l’ensemble de ses activités, sur la première page de son site internet et sur la quatrième de couverture de chacun des livres édités.

En ce qui concerne la fréquentation, pour l’édition 2013, la MEO a effectivement refusé plusieurs dizaines de personnes aux ateliers. La fréquentation mentionnée dans le rapport ne correspond pas aux seuls ateliers, mais à l’ensemble du festival. La MEO rappelle qu’on ne fait pas un atelier de cuisine (lors duquel le public peut cuisiner), ni un cours de langues (lors duquel le public peut dialoguer), sans parler de l’apprentissage d’une chanson, à des centaines de personnes. Il faut également rester conscient de la jauge de la MEO : 49 personnes maximum présentes en même temps dans l’établissement, personnel inclus. Cependant pour une exposition par exemple, ce chiffre est toujours dépassé pour les soirées auxquelles les visiteurs ne viennent pas tous en même temps. L’année où Novrouz est entré au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, la soirée relative à la MEO a accueilli plus de 400 personnes. Même phénomène pour l’une des expositions sur la Syrie à la MEO il y a quelques semaines, qui s’est soldée par un record des ventes de la galerie de la MEO depuis son ouverture.

La MEO n’est pas un établissement commercial ni industriel. Elle œuvre pour une meilleure image de la construction culturelle européenne, pour une meilleure reconnaissance de cultures proches mais méconnues, notamment par des actions de promotion et de sensibilisation. Un grand nombre des manifestations qu’elle organise sont donc à entrée gratuite (c’est même ici une contrainte imposée par le FICEP) et, si les spectacles impliquent de toute façon la délivrance d’un billet, ce n’est pas le cas pour les rencontres, les expositions, les ateliers. Il faut donc s’en remettre à un comptage réalisé par l’équipe de la MEO, ce qui n’est pas toujours aisé en raison, par exemple pour une exposition, des allées et venues des visiteurs.

Il convient enfin effectivement de s’interroger sur la pertinence de cette manifestation, puisque le FICEP a décidé d’étendre à l’ensemble des instituts culturels étrangers à Paris, pour cette prochaine édition 2014, la formule élaborée par la MEO.

 


Récapitulatif fréquentation Langues de Cuisine # 2013

 

 

 

 

gratuits

payants

total

Langues de Cuisine

20/09/2014

JB

Exposition Bouriates

70

0

70

21/09/2014

MEO

Rencontre langues en danger

24

0

24

21/09/2013

MEO / SE auteur en résidence

Cantine Syldave / cabaret

0

23

23

23/09/2013

MEO / Langues de Cuisine

Ateliers linguistiques et culinaires turc et persan

26

0

26

24/09/2013

MEO / Langues de Cuisine

Ateliers linguistiques et culinaires frioulan et solvène

33

0

33

25/09/2013

MEO / Langues de Cuisine

Ateliers linguistiques et culinaires azéri et ouïghour

30

0

30

26/09/2013

MEO / Langues de Cuisine

Ateliers linguistiques et culinaires roumain et hongrois

29

0

29

27/09/2013

MEO / Langues de Cuisine

Ateliers linguistiques et culinaires tchèque, polonais et sorabe

31

0

31

28/09/2013

Cie Ici là-bas et ailleurs

Spectacle feux croisés

0

23

23

Langues de Cuisine / hors les murs

27/09/2013

Que racontent nos langues ?

rencontre organisée par café bilingue

60

0

60

 

 

 

 

 

 

349

 

RECOMMANDATION 5 : PRESENTER UN BILAN DETAILLE ET CHIFFRE SUR L’ACTIVITE DES ATELIERS LINGUISTICO-CULINAIRES.

REPONSE : TOUS LES BILANS ONT ETE PRESENTES, D’AUTRES PEUVENT L’ETRE SELON PRECISION DE LA REQUETE.

CONVENTION

L’IGVP ne précise pas dans son rapport quelles sont les obligations, prévues dans la convention signée avec la Ville, que la MEO ne respecterait pas.

La rédaction de cette convention est donc de la compétence de la Ville de Paris, et non de la MEO. Certaines informations mériteraient effectivement d’être remises à jour.

Il est évident que la MEO est entièrement disponible pour améliorer ce dispositif conventionnel. Son équipe se tient bien entendu à la disposition des agents de la Ville à cet effet.

La MEO regrette que l’analyse des dispositifs conventionnels soit restreinte à la Ville de Paris. Il aurait pourtant peut-être été judicieux d’apporter des éléments de réponse à la proposition de la ministre de la Culture, datée de septembre 2013, de signer une convention tripartite ville-Etat-région. La DRAC est en effet toujours en attente d’une réponse de la Ville à cette proposition.

La MEO regrette qu’il ne soit pas fait état de la situation de la MEO vis-à-vis d’autres dispositifs tels que celui des « scènes conventionnées aux écritures contemporaines » (voir http://www.sildav.org/component/content/article/264) et celui des « fabriques de culture » (voir http://www.sildav.org/lettre-ouverte-du-reseau-actes-if-a-jean-paul-huchon-president-du-conseil-regional-dile-de-france).

RECOMMANDATION 6 : AMELIORER LE DISPOSITIF CONVENTIONNEL ENTRE LA VILLE DE PARIS ET L’ASSOCIATION, PRECISER LES OBJECTIFS DES ACTIONS FINANCEES DANS LES CONVENTIONS, RENFORCER LE SUIVI DU RESPECT DES OBLIGATIONS PREVUES DANS LA CONVENTION.

REPONSE : LA MEO EST A LA DISPOSITION DE LA DAC.

PROGRAMMATION

La MEO s’étonne de la manière plus que succincte avec laquelle est analysée l’activité du bunker : hors les festivals, moins de trois lignes au total. Une correction sur l’un des noms du bunker, qui n’est pas Mahoff ni Madoff, mais bien Malroff.

RESIDENCES

La MEO reste sceptique sur le fait qu’on puisse résumer à « une artiste ingouche » RM, actrice, metteure en scène et journaliste, veuve de guerre, réfugiée en France avec ses deux enfants parce que menacée de mort dans son pays, la Fédération de Russie, après que les autorités locales aient fait assassiner le propriétaire, puis le rédacteur en chef du journal dont elle était rédactrice en chef adjointe. Derrière « un artiste biélorusse », AK, patron de la Biélorussie à la Biennale de Wiesbaden, membre du Théâtre « Libre » de Minsk, lui-même distingué par le prix des droits de l’homme la République Française et une mention spéciale au prix Europe du Théâtre ; derrière une « traductrice ukrainienne », NN, professeure à l’université Tarass Chevtchenko, responsable de projets au centre Less Kourbass (équivalent du CNT), présidente de l’Union des dramaturges d’Ukraine ; derrière un « dramaturge kosovar » JN, le directeur du Théâtre national du Kosovo – tous deux également patrons à la Biennale de Wiesbaden. Etc.

EVALUATION

La MEO a transmis tous les documents, aussi précis que possible, qui lui ont été demandés, et reste à la disposition de l’IGVP pour en fournir davantage. Elle affirme que c’est la culture qui est « difficilement mesurable », et non « les activités culturelles de l’association ». Elle demande quels pourraient être les « indicateurs clairs » susceptibles de « mesurer la réalité de chaque secteur d’activités », qui ne se limitent donc pas à de la simple consommation.

La MEO reste disposée à améliorer, dans le cadre conventionnel, ces indicateurs, mais affirme que la précision gardera ses limites : comment comptabiliser, par exemple, les consommations téléphoniques, l’affranchissement, les photocopies, le temps de travail, la superficie impliquée dans les locaux ? Faut-il mesurer la part de chaque action qui concerne telle ou telle activité, en faire ensuite le décompte à partir des factures, relevés et bulletins ? La MEO conçoit qu’il est toujours possible de faire mieux mais estime que, à cet effet, la création d’un poste dédié à l’évaluation et l’embauche d’un employé supplémentaire qualifié seraient requises. La MEO n’a pas de retour de ses autres partenaires concernant un éventuel manque de précision dans ses bilans.

La MEO n’envisage pas de passer son temps à quantifier avec exactitude la multitude de sollicitations quotidiennes dont elle fait l’objet, ni l’impact précis qu’elle peut avoir sur les communautés européennes à Paris, ni de mettre davantage de moyens dans l’évaluation de l’activité que dans l’activité elle-même. Même si la MEO se dit effectivement régulièrement qu’elle devrait déléguer quelqu’un pour noter tout ce qui se passe, ne serait-ce qu’en une seule journée, en ses murs, ses meilleurs indicateurs pour son évaluation sont les retours de ses partenaires et de son public. Voir plus loin les commentaires relatifs à « l’image de la MEO ».

A propos de l’impact de ses activités qui resterait difficile à apprécier, la MEO demande à nouveau à l’IGVP quels seraient les indicateurs qui pourraient rendre cette appréciation facile. La MEO rappelle qu’elle a obtenu une évaluation de 98% par la Commission européenne à l’occasion de la dernière subvention qu’elle lui a attribuée, avec la mention « rather unique in Europe ». La MEO rappelle qu’elle a été le premier éditeur français à bénéficier de l’aide à la traduction littéraire de l’UE, et qu’elle est le principal éditeur de l’espace francophone pour l’ensemble de la littérature de plusieurs pays, dont la Croatie, dernier pays entré dans l’UE.

En termes de quantité, on pourrait effectivement considérer la fréquentation physique de la MEO, même à 100%, comme relativement négligeable. Comment faire avec une jauge aussi réduite ? La MEO n’est pas une entreprise de culture de masse, et rappelle qu’un certain nombre d’œuvres aujourd’hui majeures du théâtre français ont joué leur première devant une poignée de spectateurs.

En termes de qualité, il aurait fallu pour cela ne serait-ce qu’écouter ou observer le public, même sans assister aux manifestations. On peut néanmoins s’en faire une idée assez précise grâce à la page VIP « nos fréquentations », disponible via http://www.sildav.org/ressources/nos-frequentations, la page « revue de presse », disponible via http://www.sildav.org/ressources/revue-de-presse, et le millier de messages de la pétition que nous avions initiée il y a quelques temps, via http://www.sildav.org/livredor/. Le mot pour qualifier le travail de la MEO le plus employé dans les médias ces derniers mois ? « Epoustouflant ». La dernière mention à ce jour ? « (…) la Maison d’Europe et d’orient, petite mais très accueillante, et propice aux vertiges et aux mystères de la création contemporaine et intemporelle, éclectique et plurielle, en tous les cas, fort remuante et fertile ».

Enfin, il aurait là aussi été possible d’interroger les élus parisiens qui ont fréquenté la MEO depuis une décennie : Violette Attal-Léfi, Frédéric de Beauvoir, Khedija Bourcart, Patrick Bloche, Michèle Blumenthal, Danièle Fournier, Christophe Girard, Christophe Najdovski, Nadine Rémy, etc.

Consciente cependant de l’utilité de la chose, la MEO va étudier la faisabilité d’une étude du public qui la fréquente.

RECOMMANDATION 7 : FOURNIR DES INDICATEURS ET UN BILAN D’ACTIVITES COMPLET, FOURNIR DES BILANS D’ACTIVITES AVEC DES INDICATEURS QUANTITATIFS ET QUALITATIFS PRECIS, FOURNIR UN COMPTE RENDU FINANCIER PRECIS.

REPONSE : TOUS LES BILANS ONT ETE PRESENTES, D’AUTRES PEUVENT L’ETRE SELON PRECISION DE LA REQUETE.

PARTENARIATS ET COPRODUCTIONS

L’IGVP suggère « d’augmenter sensiblement les coproductions ». Il y a deux sortes de coproductions.

En ce qui qui concerne les coproductions entre théâtres et compagnies, ce système n’est plus guère en vigueur que dans le réseau des scènes nationales, centre dramatiques nationaux ou autres établissements du même type qui, dans la plupart des cas, s’échangent les spectacles en cercle fermé et se coproduisent mutuellement.

En ce qui concerne les apports de coproducteurs institutionnels ou assimilés (ARCADI, CNT,..) la MEO en a systématiquement à toutes ses créations…

L’IGVP suggère également « d’augmenter sensiblement les synergies avec d’autres institutions ». Il pourrait tout aussi bien être suggéré aux institutions de développer les synergies avec les associations locales… La MEO propose que les locaux de l’Hôtel de Coulanges soient partagés entre la MEP et la MEO.

La notoriété de la MEO tient en bonne partie aux innombrables passerelles qu’elle tâche de jeter entre le plus de communautés et cultures possible. Elle est emblématique dans l’énergie et le courage –la folie, pourraient dire certains- qu’elle met en œuvre dans la recherche de partenariats tous azimuts. Citons l’Organisation des Nations-Unies, l’UNESCO, l’Organisation internationale de la Francophonie, Amnesty international, la Fédération internationale des Droits de l’Homme, Reporters sans frontières, Avocats sans frontières, le Conseil de l’Europe, l’Union européenne, la Fondation européenne de la Culture, l’Assemblée européenne des citoyens (Helsinki citizens), la Fondation Danielle-Mitterrand, etc. Côté gouvernemental enfin, à ce jour près d’une vingtaine de gouvernements ont apporté leur soutien concret à la MEO : Azerbaïdjan, Canada, Croatie, Géorgie, Hongrie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Ouzbékistan, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, République Tchèque, République Turque de Chypre du Nord, Turquie, etc. La liste complète de ces partenariats est consultable via http://www.sildav.org/ressources/nos-partenaires. Voir également plus loin les lieux et institutions à Paris en relation avec la MEO.

La MEO rappelle qu’elle participe à toutes les opérations culturelles municipales, régionales, nationales et internationales aussi souvent que ça lui est possible, comme pour la « Fête de l’Europe » ou « Paris en toutes lettres ». Elle rappelle les déclarations, reprises par les médias, du principal dramaturge croate à l’occasion de la récente saison croate en France : « La Maison d’Europe et d’Orient s’est plus investie dans le développement du théâtre croate en France que nos deux pays réunis. »

DIFFUSION

L’IGVP suggère de « développer la diffusion des spectacles ». Les trois dernières créations de la MEO ont été représentées plus d’une vingtaine de fois, alors que la moyenne nationale, selon les sources, plafonne autour de six. Toutes ont été vendues au moins une fois, y compris des lectures et des chantiers. Depuis 2001, elles ont tourné dans plus d’une vingtaine de pays.

Concernant la diffusion des livres, ils sont présents dans un certain nombre de librairies, que l’on peut dénombrer via http://www.sildav.org/editions-lespace-dun-instant/librairies-partenaires. La MEO souligne ici l’absence de distributeur, seule alternative possible au manque de professionnalisme et aux faillites de ceux-ci, qui ont coûté plusieurs milliers d’euros à la MEO.  

Les textes du catalogue de la MEO ont été présentés dans tous les théâtres nationaux de France, dont tous sauf un sont à Paris, plusieurs fois à la Comédie-Française, et une dizaine de fois au festival (in) d’Avignon depuis 1999. Signalons que cette année encore, parmi les invités d’honneur du festival –s’il a lieu, figure une auteure publiée par la MEO.

Il convient enfin d’évoquer la circulation de la MEO sur le territoire parisien (liste non exhaustive des lieux où l’on peut trouver trace des activités de la MEO) :

75001 

Comédie-Française - Forum des Halles

75002 

Centre Jean Dame 

75003 

Institut suédois - Maison de la Poésie

75004 

Auditorium centre Georges Pompidou Beaubourg – Centre culturel de Serbie -Cité internationale des Arts – Théâtre des Déchargeurs - Théâtre de la Ville

75005 

Centre culturel irlandais - Théâtre de la Huchette

75006 

Sénat – Centre culturel italien - Centre tchèque - Institut hongrois - Marché du théâtre – Musée d’Orsay - Théâtre national de l’Odéon – Théâtre de la Vieille Grille - Théâtre du Vieux Colombier

75007 

Alliance Française - EHESS – Institut culturel roumain – Institut néerlandais - Maison des Cultures du Monde

75008 

Ambassade d’Estonie – Institut culturel bulgare - Théâtre du Rond-Point

75009 

-

75010 

Association ACORT – Elele – La Java

75011 

Parvis de la Mairie

75012 

le 100 - Ateliers de Paris – Bibliothèques Saint-Eloi et Picpus – Centres d’animations divers - Opéra Bastille – Cité nationale de l’histoire de l’immigration – Etablissements scolaires – Mairie d’arrondissement – Maison des Ensembles - Maison dans la Rue – Maison des Femmes - Promenade plantée (Art en balade) – chapiteau Footsbarn à la cartoucherie de Vincennes – Théâtre 12 – Théâtre de l’Aquarium – Théâtre de la Tempête - Théâtre de l’Opprimé - une vingtaine de librairies (pour les fêtes du livre et de la lecture)

75013 

La Dame de Canton - INALCO & BULAC – Cité du refuge de l’Armée du Salut - Théâtre 13 Seine & Jardin

75014 

ANETH - Cité internationale universitaire de Paris

75015 

Grand Palais de l’UNESCO

75016 

Ambassade de Macédoine – Goethe Institut –Institut culturel franco-palestinien - Théâtre national de Chaillot

75017 

Espace Christiane Peugeot - L’Avant-rue

75018 

104 – Etoile du Nord – Grand Parquet - Institut des Cultures d’Islam - Lavoir moderne parisien – Théâtre de l’Atalante

75019 

Atelier du Plateau - Berry Zèbre – Le Motif -Tarmac Villette

75020 

Art studio théâtre Belleville - Confluences – Studio de l’Ermitage - Théâtre de l’Est parisien – Tarmac Gambetta – Vingtième théâtre – Théâtre national de la Colline

 

On constate que l’activité de la MEO a été présente dans 19 arrondissements sur 20, dans des lieux aussi divers que la Maison dans la Rue ou le Grand Palais de l’UNESCO, en passant par le Théâtre de la Ville. Cela sans parler des nombreux autres lieux du « Grand Paris » qu’elle arpente depuis les années 90.

DEPENDANCE AUX SUBVENTIONS

La MEO revendique sa mission de service public et affirme que c’est l’ensemble des établissements à but non lucratif des secteurs de la culture, de la santé, de la recherche et de l’éducation qui sont « fortement dépendants des aides publiques ». Elle invite l’IGVP à fournir des éléments de comparaison.

La MEO conteste l’affirmation selon laquelle « en dehors des financements publics, les ressources propres de l’association sont extrêmement réduites ». Tout d’abord les financements publics ne font pas partie des ressources propres. Ensuite la MEO rappelle que le ratio entre ressources propres et subventionnement, demandé par la plupart des institutions, est de 15%. Elle constate que son ratio, évalué par l’IGVP à 20%, est au-dessus. Elle souligne qu’il s’agit là d’un indicateur -extrêmement- positif.

La MEO ne conteste pas l’affirmation de l’IGVP selon laquelle « le taux de subventionnement de l’association est supérieur à 79% », mais affirme qu’on peut tout aussi bien déclarer que le taux de subventionnement est inférieur à 80%, ou que le taux de ressources propres est supérieur à 20%.

La MEO considère que prendre pour seule référence les années qui ont suivi la « crise » et la RGPP pour mesurer la baisse de recettes propres n’est peut-être pas la meilleure méthode pour obtenir une analyse objective. Par ailleurs, elle considère que celle-ci reste incomplète, puisqu’on ignore de combien précisément sont les baisses évoquées, les pourcentages qu’elles représentent, ni leur place dans le contexte économique et sectoriel. Les pairs de la MEO estiment cette baisse autour 20% pendant ces années.

La MEO ne comprend pas le lien fait par l’IGVP entre le fait que certaines aides transitent par elle-même ou soient versées directement aux éventuels bénéficiaires, et l’accroissement de sa dépendance financière. Par ailleurs c’est également le cas pour d’autres aides relatives à des bourses de traduction, des prises en charge de voyages et/ou de frais de déplacement, etc. Mais surtout la MEO n’a quasiment jamais le choix sur le mode de versement des différentes aides, qui sont du ressort de la puissance publique. Le fait formel que ces bourses de résidence soit versées directement aux auteurs ou par l’intermédiaire de la MEO n’a pas la moindre incidence sur la dépendance ou non de la structure aux financements publics. Les deux notions sont mélangées dans le rapport, exagérant la dépendance de la MEO aux financements publics et rendant cette dépendance coupable.

FINANCEMENTS DE LA VILLE

La MEO tient à remercier à nouveau la Ville de Paris pour le soutien qu’elle lui témoigne depuis 2001, et particulièrement en 2004, en lui permettant de s’implanter dans ses locaux actuels, ainsi qu’en 2013, en lui renouvelant son soutien.

Mais certains tableaux présentés par l’IGVP sont inexacts. Dans le tableau des subventions votées par la Ville de Paris, les chiffres sont justes, mais sont imputés au fonctionnement toutes les aides qui concernent des projets. Seules deux des trois subventions de la DAC sont des aides au fonctionnement. Ni la Mairie du 12ème, ni la DGRI, n’ont financé la MEO au titre de son fonctionnement. La MEO rappelle que les mairies d’arrondissement se l’interdisent et apportent leur soutien aux entreprises culturelles via des facturations de prestations de service.

La MEO ne comprend pas l’emploi de l’expression « correspond en réalité » pour décrire la nature des différentes aides comptabilisées comme venant du ministère des Affaires sociales. On peut aussi bien dire que la subvention de la Ville « correspond en réalité » à une subvention de la DAC, et on peut aussi considérer que les chiffres sont inexacts, puisque l’aide de la mairie d’arrondissement n’est théoriquement pas une subvention. Même problème pour les fonds venant d’ARCADI, du CNT ou du CNL, qu’on peut assimiler ou non à des aides de la région ou du ministère de la Culture.

La MEO regrette qu’il ne soit pas fait état des « Euros Bloche », dont la MEO a effectivement bénéficié à plusieurs reprises. C’est pourtant un programme très progressiste qui mériterait, selon la MEO, d’être développé. Les structures subventionnables parisiennes sont en effet défavorisées par rapport à leurs collègues de province, qui (outre la concentration de structures nettement moins importante et les budgets disponibles proportionnellement plus importants) peuvent obtenir des aides à la fois du conseil général et du conseil municipal, ce qui n’est pas vraiment le cas à Paris. Il serait cependant profitable, pour les aides décidées par les mairies d’arrondissement, que celles-ci puissent appuyer leurs décisions sur une véritable expertise professionnelle.

La MEO s’étonne qu’aucun représentant de la DGRI n’ait été interrogé dans le cadre de cet audit. De même que des représentants du secteur Jeunesse, alors que la MEO a siégé à plusieurs reprises dans des jurys pour les aides Paris Jeunes Talents. De même que des représentants de la mairie du 12ème, alors que c’est elle qui nous a permis de nous installer dans nos locaux actuels, et que la MEO participe à la quasi-totalité des animations municipales, quand elle n’y est pas largement impliquée dès l’origine, par exemple pour la « Saison Jeune Public » du 12ème, ou pour la mise en place du support promotionnel actuel des activités culturelles du 12ème, « Culture 12 », en passant par le festival « 12x12 ».

FINANCEMENTS DE LA REGION

La MEO estime qu’il faudrait préciser davantage les véritables différences entre ce qui tient du fonctionnement et ce qui tient du projet. On sait que les aides de la région sont des aides au projet, mais l’une de ces aides fait tout de même l’objet d’une convention triennale, et l’appellation des deux est éloquente : on parle bien de permanence et d’un ensemble d’activités…

Dans le tableau concernant les financements de la région, les subventions attribuées sont mélangées aux subventions versées, il n’y a pas eu d’augmentation substantielle en 2011. Rappelons que la subvention aux activités littéraires de la région sera inférieure de moitié en 2013, et qu’en ce jour de juin 2014 la MEO n’en a pas encore perçu le premier acompte 2013.

L’IGVP affirme que « l’aide de la région a été portée de 55.000 € en 2012 à 80.000 € en 2013, sans compter (…) deux emplois tremplins ». La MEO affirme qu’en termes de versement, l’aide de la région à la MEO est passée de 64.264 € en 2012 à 48.500 € en 2013. Et qu’en termes d’attribution, cette aide est passée de 55.000 € en 2012 à 59.000 € en 2013. Cette dernière variation étant due à un report de six mois de l’aide aux activités littéraires et à deux projets supplémentaires.

La Région a renouvelé son aide au titre des activités internationales pour 2014 ; la part de budget relative aux résidences en cours sera plus importante en 2014 qu’en 2013 ; le problème lié au semestre de décalage pour le soutien aux activités littéraires en 2013 ne devrait pas se renouveler en 2014 ; il n’y a pas d’indice pouvant laisser entendre que la convention de permanence artistique ne sera pas renouvelée.

FINANCEMENTS DU MINISTERE

La MEO conteste que « le ministère de la Culture [soit] le seul financeur au titre de l’Etat en 2013 » et rappelle que d’autres ministères, et notamment ceux des Affaires étrangères (via l’Institut français), de l’Education nationale, des Affaires sociales (via le poste FONJEP / ACSE), lui apportent régulièrement son soutien, sans compter d’autres contrats aidés par l’Etat via l’ASP. La MEO confirme que le ministère de la Culture a toujours été son principal financeur au titre de l’Etat, et que c’est assez logique puisque la MEO est une entreprise culturelle.

Dans le tableau concernant les financements du ministère, et les déductions qui suivent, 10.000 € sont imputés par erreur à la DGLFLF, alors qu’il s’agit –à la connaissance de la MEO- de la réserve de la ministre. Il est exact de dire qu’en ce qui concerne la SDAEI « le crédit initial de 10.000 € alloué en début d’année 2013 a été porté à 25.000 € pour l’année 2013 » ; mais il serait plus complet de dire qu’il était déjà de 25.000 € en 2012, et de 33.000 € quelques années auparavant… Concernant l’aide à la résidence de la DRAC, qui paraît limitée à 2013, depuis la fin des années 1990 la DRAC subventionne la MEO chaque année au projet, sur différentes lignes selon les programmes mis en œuvre par les différents ministres. De même, les soutiens du ministère sont présentés comme attribués dans les années 2000, alors que la plupart datent des années 90. C’est peu de dire que le soutien du CNL a été sensiblement réduit, puisqu’il devrait passer de plus 21.639 € en 2006 à 620 € à 2014. Enfin le ministère de la Culture n’a pas porté sa contribution « à plus de 74.000 € », mais à exactement 74.000 €.

L’actuelle ministre de la Culture s’est prononcée à plusieurs reprises en faveur du maintien de l’activité de la MEO, y compris lors de réponses à des questions écrites à l’Assemblée nationale : « La Maison d'Europe et d'Orient, à travers la création et la diffusion de spectacles, des activités d'édition et de librairie et l'animation d'un réseau de traduction théâtrale, donne accès aux cultures d'Europe de l'Est et d'Asie centrale à un public francophone. Elle participe donc de la diversité culturelle et c'est à ce titre que le ministère de la Culture et de la Communication a choisi, depuis plusieurs années, de soutenir financièrement cette association. Le contexte budgétaire contraint a fait varier les niveaux de ce soutien sans jamais conduire à y renoncer. Consciente des difficultés financières que traversait dès lors l'association et soucieuse de trouver une solution qui permette la continuation d'une programmation appréciée dans le respect des impératifs budgétaires, la ministre de la Culture et de la Communication a chargé ses services de réunir l'ensemble des parties prenantes afin d'envisager collectivement les dispositions à prendre pour permettre la poursuite des activités de la Maison d'Europe et d'Orient. Le ministère de la Culture et de la Communication attachera la plus grande attention à la solution qui se dégagera. »

Enfin le rapport ne précise pas le montant total du retrait du ministère des Affaires sociales via l’ACSE, qui est pourtant de 55.000 € en 4 ans, avec des baisses annoncées à chaque fois en plein milieu d’exercice (juillet). Un tel désengagement pourrait-il être décrit comme « massif » ou « extrême » ? Il est pourtant très largement à l’origine des récentes difficultés de la MEO.

ASSOCIATION

La MEO relève des inexactitudes sur la description des noms de l’association et de son objet, mais sans grande importance. Elle fait tout de même remarquer qu’elle fêtera la saison prochaine le trentième anniversaire de son association, ainsi que le dixième anniversaire de l’ouverture de ses locaux. Si donc la MEO est un établissement « à risque », c'est un élément à noter sur ses capacités à surmonter les difficultés.

La MEO affirme qu’effectivement le statut associatif, en l’état, correspond assez mal à la réalité des entreprises à objet culturel et à but non lucratif. La MEO rappelle la remise en vigueur, au début des années 90, de la licence d’entrepreneur de spectacles, et les nombreuses propositions des différentes organisations professionnelles (la Fédercies, le SYNAVI, l’UFISC….) faites depuis au pouvoir législatif à ce sujet, sans jamais être entendues.

La grande majorité des entreprises culturelles ont un statut associatif, qui leur convient bien mieux que celui d’un société commerciale, et une large majorité d’entre elles fonctionnent sur le même schéma que la MEO. Ses statuts sont tout ce qu’il y a de plus banal et de plus répandu, dont probablement tout ou presque a été emprunté ici ou là dans les modèles en circulation.

La MEO a réfléchi à la possibilité de changer de statut juridique (SCOP ?), avec une ou plusieurs structures (fédération ?), pour tout ou partie de ses activités. Mais dans tous les cas, à ce jour le risque de déstabilisation, ainsi que les perspectives d’accroissement des tâches administratives et comptables, et de sortie des critères de certaines aides (réservées aux associations), pour un gain mineur, n’ont pas engagé la MEO à aller dans ce sens.

STATUTS

La MEO tempère l’affirmation de l’IGVP selon laquelle ses « dispositions statutaires sont souvent peu claires et lacunaires ». Elle estime que le rapport confond les deux notions distinctes de « droits d’entrée » et de « montant de l’adhésion », qui sont pourtant clairement mentionnées.

La MEO tempère l’affirmation de l’IGVP selon laquelle la ratification des demandes d’adhésion par le conseil d’administration signifie le caractère « fermé » de l’association. Cette pratique n’est pas contraire à la réglementation et elle est très répandue, et bien plus largement que dans le seul secteur culturel indépendant. Il existe différents systèmes, qui ont leurs avantages et leurs inconvénients. Par exemple, en matière de gouvernance, une association sur le modèle dit « fermé » assure une certaine stabilité à la structure.

La MEO n’est pas un club privé. Il est évident que la plupart des associations doivent se prémunir de la possibilité de certaines stratégies éventuellement hostiles. La MEO rappelle qu’elle travaille avec nombre de pays en guerre et qu’elle estime très largement préférable de pouvoir s’assurer des bonnes intentions de ses candidats à l’adhésion. Mais tout cela est peut-être effectivement inutile : les organes dirigeants disposent généralement aussi d’un droit de radiation…

Tout cela est d’ailleurs très exactement ce que recommande la préfecture dans ses modèles de statuts : « ARTICLE 6 - ADMISSION : Pour faire partie de l'association, il faut être agréé par le bureau, qui statue, lors de chacune de ses réunions, sur les demandes d'admission présentées. » 

Bien entendu certaines associations ont effectivement un fonctionnement sur la base d’actions avec des adhérents, dans le domaine sportif ou caritatif par exemple. De facto, la MEO fonctionne tacitement sur ce modèle, avec ses abonnés et notamment le nom de l’abonnement –passeport syldave- qui indique clairement l’adhésion morale à la MEO, et dont le montant est identique à celui de l’adhésion associative.

La MEO a déjà réfléchi à inclure dans ses statuts un éventuel lien entre l’abonnement et l’adhésion. Elle n’y a vu, dans le fond, que du travail administratif supplémentaire sans véritable conséquence positive à la poursuite de ses objectifs.

Il convient également de s’interroger sur cette notion d’adhésion. On peut assez facilement la comparer, même d’un point de vue juridique, au fait d’être ami sur Facebook. En ce cas il faut parler d’un chiffre de 6.165 amis sur les deux profils de la MEO. Pour rester entre amis, c’était d’ailleurs une stratégie très à la mode il n’y a pas si longtemps : oui, la MEO pourrait aussi créer l’Association des Amis de la MEO… Tout ça sans compter les 15.000 personnes abonnées à sa newsletter.

En ce qui concerne la notion de quorum, ce n’est pas, là non plus, ni une obligation ni nécessairement une bonne chose. La MEO rappelle qu’elle a une activité internationale et que ses membres n’ont pas tous la possibilité de faire plusieurs milliers de kilomètres pour être présents à une assemblée générale. Elle devrait malgré tout en définir un.

En résumé, la MEO est prête à s’en remettre entièrement à ses futurs adhérents quant à sa gouvernance. Elle a déjà lancé un premier appel restreint à un certain nombre de personnalités qualifiées et compte à présent plusieurs dizaines d’adhérents. Tous les membres de l’association sont aujourd’hui à jour de leur cotisation.

La MEO conteste l’affirmation de l’IGVP selon laquelle les dirigeants auraient un pouvoir limité du fait de leur possibilité de mandater des salariés de l’association. La possibilité de mandater ou non telle ou telle personne fait justement parti des pouvoirs des dirigeants. La MEO fait également remarquer la très claire implication de l’ensemble de ses membres dans la vie de l’association. La MEO demande si les collectivités fonctionnent autrement que par des mandatements et des délégations, et si leur gouvernance en souffre.

En quoi consistent d’ailleurs concrètement et principalement les mandatements actuels à la MEO ? La possibilité de déposer des demandes de subvention, faire des remises de chèque à la banque, faire quotidiennement toutes sortes de règlements. Ce n’est effectivement pas le rôle d’un président, ni d’un trésorier, en tout cas pas dans le cadre d’une entreprise…

La MEO tempère l’affirmation selon laquelle « la réglementation relative aux associations est peu respectée » en son sein. Concernant l’ensemble des questions relatives aux différents registres, en trente ans de vie associative, c’est la première fois que la MEO doit répondre à de telles demandes. Elle en est donc surprise, mais répondra à toutes les exigences légales requises.

La MEO reconnaît que son registre spécial est sous la forme d’un classeur et non d’un « registre ». La MEO pense que le fond des obligations légales est respecté, puisqu’on peut facilement trouver dans ce classeur toutes les informations relatives aux « modifications apportées aux statuts et les changements survenus dans l'administration ou la direction de l'association ». Mais la MEO répondra sans tarder à cette exigence légale et va procéder au recopiage des éléments requis sur un registre spécial.

En résumé, la MEO affirme que son fonctionnement et ses dispositions statutaires sont semblables à ceux de la majorité du secteur associatif et du secteur culturel indépendant. Elle profite néanmoins de cette opportunité pour effectuer les modifications statutaires qu’elle envisageait déjà (adhésions) ainsi que celles recommandées par l’IGVP. Les nouveaux statuts seront votés lors de la prochaine assemblée générale fixée au 8 juillet prochain, qui devrait également élire un conseil d’administration et un bureau distincts.

RECOMMANDATION 8 : STIMULER LA VIE ASSOCIATIVE EN AUGMENTANT SENSIBLEMENT LE NOMBRE D’ADHERENTS, SE METTRE RAPIDEMENT EN REGLE AVEC LES DISPOSITIONS DE LA LOI DE 1901 RELATIVES A LA TENUE D’UN REGISTRE SPECIAL, PROCEDER A UN TOILETTAGE DES STATUTS.

REPONSE : LES DIFFERENTES PARTIES DE LA RECOMMANDATION ONT ETE SUIVIES OU SONT EN PASSE DE L’ETRE.

LOCAUX

La MEO confirme l’affirmation de l’IGVP selon laquelle les locaux actuels de la MEO sont « exigus ». Elle estime d’une manière générale que les locaux sont en faible adéquation avec le type et le volume d’activité. Elle regrette que la librairie, la bibliothèque, les loges et la régie aient disparus du descriptif.

La MEO exprime toute sa reconnaissance à la Ville de Paris pour lui avoir accordé sa confiance en lui permettant de s’installer dans ces locaux, qui lui ont permis de faire ses preuves. Il est établi cependant que les locaux conviennent de moins en moins au développement des activités et de la fréquentation de la MEO. La disposition des locaux contraint une partie du personnel à travailler à la lumière artificielle à longueur de journées ; les bureaux pourraient difficilement être séparés des circulations : le public est obligé de traverser les bureaux pour se rendre à la salle de spectacle ; il n’y a pas de toilettes accessibles par la salle sans laisser l’ensemble du lieu ouvert, ce qui peut poser des problèmes par exemple pour les stages qui se déroulent le week-end, ou pour faire davantage de location.

La MEO rappelle qu’elle est inscrite à la CALAS depuis qu’elle a appris son existence, et qu’elle n’a reçu aucune proposition de locaux. Elle regrette la démolition de la Rotonde SNCF de la rue du Charolais, que la MEO avait demandée et qui aurait pu faire un centre culturel de premier plan, en lien par exemple avec le théâtre de l’Opprimé. On a préféré y construire à la place un conservatoire qui dispose déjà de locaux substantiels et à l’équipement coûteux (insonorisation).

La MEO a proposé un projet de Maison des Européens, façon Maison des Réseaux, pour regrouper les principales associations parisiennes à vocation culturelle et européenne, et créer ainsi synergies et mutualisation, par exemple dans les locaux de l’ancienne école Gabriel Lamé. On a préféré consacrer ces locaux à une nouvelle maison des associations, alors qu’il en existe déjà une dans le 12ème, et à un centre d’animation, alors qu’il en existe un de l’autre côté de la rue.

La MEO a postulé récemment à la voute 60 du Viaduc des Arts, distante de quelques mètres de ses locaux, destinée à de l’artisanat d’art, avec un projet solide (notamment de consacrer 50% de sa librairie à l’artisanat d’art), dans un contexte où la mairie d’arrondissement se plaignait de la faible animation de cet ensemble (20% du Viaduc est censé être réservé à l’animation –bars, restaurants…), aggravée de surcroît par la disparition du gros magasin Surcouf. Mais cette voute a été attribuée par une commission SEMAEST-Ville de Paris, présidée par une élue mise en examen mais restée en fonction, au seul autre candidat, un marchand de matelas du domaine industriel et commercial, qui gère même une chaîne de magasins, et dont le nom seul invite à l’animation : MON LIT ET MOI - PARIS. Ce n’est hélas pas un cas isolé : on s’interroge si la société LORENOVE par exemple, SA au capital de plus de deux millions d’euros, fait de l’artisanat d’art comme l’impose le cahier des charges du Viaduc.

Cette décision avait plongé la MEO, son public et ses partenaires dans une profonde consternation, d’autant que le projet était officiellement soutenu, entre autre, par le précédent président de la SEMAEST. Le motif donné officieusement évoquait le manque de fiabilité financière de la MEO, alors que le président de la SEMAEST en personne avait reçu les mécènes qui s’étaient engagés pour un lieu plus intéressant en faveur de la MEO. Les mêmes mécènes –pour faire court- qui avaient été considérés comme aptes à financer la restauration du plus gros château des rois de France, ne l’auraient pas été pour louer une voute de 300 m² au Viaduc des Arts. La MEO propose qu’une partie au moins des locaux du VIA, actuellement vacants, lui soient attribués. Elle a déjà transmis à la municipalité un projet tout à fait en cohérence avec le cahier des charges.

La MEO demande quelle est la procédure pour l’attribution des locaux de la caserne Reuilly.

SECURITE

Au chapitre sécurité, la MEO précise que la lettre de la préfecture, mentionnée dans le rapport, ne demandait pas de réponse, mais seulement de se mettre en conformité sur quelques points, ce qu’elle pensait effectivement avoir fait.

La MEO reconnaît qu’il n’y avait qu’un seul extincteur dans les locaux, et qu’il ne faisait plus l’objet d’un contrat de maintenance. Ces faits avaient échappé à sa vigilance, et la MEO remercie l’IGVP d’avoir attiré son attention sur ce sujet. La MEO a donc immédiatement souscrit un contrat de maintenance et dispose à présent des deux extincteurs requis. Toutefois, le terme « d’ancien » pour qualifier l’extincteur déjà présent, s’il est effectivement imprécis, paraît quelque peu exagéré.

La MEO confirme que l’appréciation du choix du système d’alarme, « laissé à l’appréciation du chef d’établissement », est de la compétence de la commission de sécurité. La MEO a d’ailleurs pris contact avec le bureau de la prévention, de la sécurité et de l’accessibilité du public de la préfecture de police, afin de solliciter une nouvelle visite des locaux dès que possible, et vérifier qu’elle est bien conforme aux conditions et règlements de sécurité.

Les remarques faites par l’IGVP au sujet de l’affichage ont globalement été suivies, ou sont en passe de l’être. La MEO dispose à présent d’un registre de sécurité.

RECOMMANDATION 9 : VEILLER AU RESPECT DES REGLES DE SECURITE ET AMELIORER LES CONDITIONS DE SECURITE DE CET ETABLISSEMENT RECEVANT DU PUBLIC, DISPOSER D’UN REGISTRE DE SECURITE ET LE MAINTENIR A JOUR

REPONSE : LES DIFFERENTES PARTIES DE LA RECOMMANDATION ONT ETE SUIVIES OU SONT EN PASSE DE L’ETRE.

RESSOURCES HUMAINES

La MEO estime qu’il y a confusion sur les temps de travail. Actuellement l’association compte trois employés à plein temps et un nombre d’intermittents qui varie selon l’activité.

La MEO rappelle qu’elle a d’abord essayé de réduire son personnel en ne gardant quasiment que son squelette (directrice, administrateur, et chargée de communication), se séparant de la majeure partie de ses forces vives (libraire, puis chargé de production, chargée d’édition, et chargée du réseau). La réduction du personnel a été effective en 2013. Un ancien employé a été ré-embauché après quelques mois parce que l’association ne pouvait définitivement pas fonctionner avec si peu de personnel ; la maison n’avait plus d’âme, devenait un garage. La MEO essaye actuellement une autre formule (directrice et deux postes polyvalents), selon les moyens dont elle dispose, mais affirme que trois postes supplémentaires sont actuellement nécessaires pour un fonctionnement normal.

La MEO conteste que « la politique de ressources humaines fragilise l’association ». Elle affirme que cette politique ne lui est pas particulière, mais commune à l’ensemble du secteur associatif, et que la grande majorité des entreprises culturelles indépendantes ont recours aux différents dispositifs d’aide à l’emploi. La MEO affirme qu’il y a confusion entre le besoin de recourir à ces dispositifs, qui est effectivement signe de –relative- fragilité, et la décision d’y recourir, signe de la présence effective d’une politique de ressources humaines. A défaut, si ces dispositifs sont un facteur de fragilité, pourquoi sont-ils donc mis en œuvre ? La MEO estime que le choix de certains termes est assez tendancieux. Quel sens donner au terme « massif » pour une affaire qui, selon le rapport même, concerne… deux cas ?

La MEO approuve le constat de l’IGVP selon lequel « on assiste à une institutionnalisation de la précarité ». Sauf que cette précarisation ne concerne pas, hélas, que la MEO, mais le marché du travail tout entier, et le secteur culturel indépendant en particulier. Par ailleurs, on constate que cela n’est pas vraiment le cas à la MEO. La quasi-totalité du personnel permanent de la MEO est passée en CDI à la fin de la période en emploi aidé. Mais il vaudrait mieux dire est « restée », puisque aucun des dispositifs FONJEP, emplois-jeunes et emplois-tremplins (soit tous les dispositifs utilisés à la MEO sauf un seul) ne peut concerner des CDD.

La MEO rappelle que la majeure partie du personnel qui a quitté la MEO l’a fait pour convenances personnelles, majoritairement en raison d’un départ de Paris vers une autre ville, ou encore pour rejoindre des maisons plus fortunées, selon le schéma classique des jeunes formés par les associations qui passent ensuite dans l’institution où les conditions sont plus avantageuses.

SOCIAL

La MEO tempère l’affirmation de l’IGVP selon laquelle « il y aurait également lieu de mieux appliquer la législation sociale ». Elle tient à souligner que les problèmes évoqués restent très administratifs. Elle s’engage cependant à répondre aux recommandations de l’IGVP en la matière.

La MEO ignorait effectivement les dispositions relatives au DUER, et procède actuellement à sa rédaction. Le stress sera, à n’en pas douter, en premier sur la liste.

En ce qui concerne le registre du personnel, comme pour l’ensemble des registres, la MEO a entrepris de mettre le sien en conformité.

La MEO rappelle que le traitement de sa paye est réalisé en externe, par des organismes professionnels tels que le CAGEC, Actes-if ou Intercachet, qui disposent de leurs propres logiciels, et qu’un certain nombre d’erreurs est clairement de leur fait. Ce sont évidemment aussi certaines circonstances qui peuvent amener la MEO à faire des changements de dernière minute. Mais il est évident que ce n’est pas la MEO qui a demandé de faire des cachets à 11 €… Ces erreurs ont normalement été corrigées par la suite. Par ailleurs, la période choisie, étant la plus chargée de l’année en raison de la création de la compagnie, n’est peut-être pas la plus représentative.

A propos des « relances », la MEO précise qu’il ne s’agissait aucunement d’une mauvaise volonté de sa part, mais du temps nécessaire à retrouver certains documents rares. La MEO affirme que ses différents prestataires se rejettent mutuellement la responsabilité de l’établissement de la DAS2, et ajoute que l’IGVP est la seule entité à lui avoir jamais demandé ce document. Elle pense que certaines procédures de l’audit auraient pu être optimisées, une bonne partie des documents demandés ayant déjà été transmis à l’administration municipale.

La MEO reconnaît l’imperfection de ses ressources humaines. Elle demande à l’IGVP de faire preuve de tolérance à cet égard, et l’assure que son équipe fait de son mieux pour la réalisation des diverses tâches administratives légales qui lui incombe. D’une manière générale, et particulièrement dans son activité pluridisciplinaire et internationale autant que dans son grand nombre de partenaires, la MEO tient cependant à faire remarquer le poids véritablement écrasant de ces tâches administratives, en tous cas démesuré par rapport à la force de production et aux ressources humaines.

RECOMMANDATION 10 : APPLIQUER LA LEGISLATION SOCIALE, PROCEDER A LA REDACTION D’UN DOCUMENT UNIQUE D’EVALUATION DES RISQUES, APPORTER DAVANTAGE DE SOINS DANS L’ARCHIVAGE ET LA FORMALISATION DES CONTRATS DE TRAVAIL ET DANS LA REALISATION DE LA PAYE DES INTERMITTENTS, DISPOSER D’UN REGISTRE UNIQUE DU PERSONNEL REPONDANT AUX NORMES REQUISES

REPONSE : LES DIFFERENTES PARTIES DE LA RECOMMANDATION ONT ETE SUIVIES OU SONT EN PASSE DE L’ETRE.

RECOMMANDATION 11 : VEILLER A L’ETABLISSEMENT DES DECLARATIONS OBLIGATOIRES.

REPONSE : LA RECOMMANDATION EST SUIVIE.

COMPTABILITE

La MEO conteste l’affirmation de l’IGVP selon laquelle les comptables ont «jugé nécessaire de remettre à plat les procédures comptables afin que les comptes de l’exercice comptable 2013 soient établis avec une rigueur accrue ». Etre plus rigoureux, c’est bien ce vers quoi tout le monde prétend tendre.

En ce qui concerne le fait que « la tenue de sa comptabilité manque de rigueur », la MEO affirme que la grande majorité des problèmes évoqués sont de la compétence de l’expert-comptable et du commissaire aux comptes.

La MEO estime que le discours du nouveau prestataire –quel qu’il soit-, selon lequel il va travailler bien mieux que son prédécesseur, est une recette commerciale éculée. La MEO estime que le terme de « remise à plat » est largement exagéré, et que les quelques changements qui ont accompagné l’arrivée du dernier expert-comptable n’avaient pas pour objectif une rigueur accrue, mais bien au contraire une simplification et un allègement de certaines procédures comptables en vigueur, dont l’excès de rigueur l’avait justement éberlué à sa prise de fonction.

La MEO rappelle que son équipe a été formée à la comptabilité par une ingénieure à la retraite, dont plusieurs personnes pourront attester qu’il pouvait lui arriver de passer plusieurs jours sur les comptes pour trouver une erreur de quelques centimes. La MEO interroge l’IGVP sur ses indicateurs de ce manque de rigueur. Elle estime que faire parfois quelques erreurs, sans grande gravité, ou faire les frais des erreurs d’un prestataire, n’est pas nécessairement manquer de rigueur, surtout quand tout est mis en œuvre pour y remédier.

La MEO approuve totalement l’analyse selon laquelle les changements trop fréquents d’administrateur sont un handicap. Elle rappelle d’ailleurs que le poste d’administrateur ainsi que celui de chargé/e de communication, sont toujours vacants en son sein, en raison de la faiblesse des moyens qui lui sont attribués, ce qui n’est pas sans lui poser quelques difficultés. La MEO rappelle qu’en termes d’expert-comptable et de commissaire aux comptes, elle n’a connu qu’un seul changement, pour des raisons de nécessaire réduction des coûts.

Il est vrai que le changement de comptabilité à la MEO a connu quelques infortunes, et que la MEO n’est pas entièrement satisfaite du travail de son cabinet comptable actuel. La MEO que l’essentiel des critiques formulées dans le rapport est de la responsabilité de ce cabinet et des cabinets précédents. La MEO a mis les nouveaux problèmes constatés sur le compte de la malchance et des circonstances du changement. Elle a choisi d’essayer de travailler sur la durée avec ce prestataire, plutôt que de tenter un nouveau changement qui ne manquerait pas de redoubler les problèmes en cours, et en raison de ses liens avec l’AGECIF, qui est normalement l’une des principales références françaises en matière d’administration culturelle. Cependant, si aucune amélioration n’était constatée, elle se verrait contrainte d’effectuer effectivement un nouveau changement.

En ce qui concerne les « dépenses parfois mal maitrisées », l’IGVP n’a pas relevé que l’expert-comptable avait facturé à tort la saisie comptable pour la première année. A sa décharge, la MEO ne s’en est pas non plus rendu compte immédiatement. Cette surfacturation de 2013 va être répercutée sur la facture 2014. Par ailleurs la MEO rappelle que le cabinet comptable prend également en charge la saisie comptable, ce qui n’était pas le cas auparavant, et que ses tarifs ne sont donc guère comparables avec ceux de son prédécesseur. Par ailleurs l’affirmation –non datée- de l’expert-comptable selon laquelle les comptes 2013 seraient clôturés fin avril 2014 était prématurée, ceux-ci viennent tout juste d’être rendus. Quant à l’annonce des résultats, la MEO préfère garder une réserve de rigueur plutôt que de faire des pronostics.

La MEO approuve la remarque de l’IGVP sur les intitulés de compte. Ces problèmes avaient déjà été remarqués par la MEO, qui a entrepris d’y remédier.

La MEO tient à souligner que la comptabilité fait partie intégrante des indicateurs sérieux de son activité, de sa santé financière et de sa fiabilité devant ses principaux partenaires, et qu’elle tâche d’y apporter, en toute logique, le plus grand soin.

RECOMMANDATION 12 : REVOIR LES INTITULES DE COMPTE AFIN DE PERMETTRE UNE IMPUTATION COMPTABLE APPROPRIEE

REPONSE : LA RECOMMANDATION EST SUIVIE.

TRESORERIE

La MEO apprécie que l’IGVP ait relevé l’attention portée à sa trésorerie. La MEO considère que si bien sûr l’analyse comptable révèle bien souvent des points très intéressants, elle arrive généralement fort tard pour un certain nombre de décisions. La trésorerie, et l’analyse que son logiciel peut facilement en faire en temps réel avec un prévisionnel déjà rempli, est donc aussi un indicateur tangible de la vie économique de l’association. La comptabilité analyse de manière parfois peu lisible (surtout pour des artistes contraints à la gestion) une réalité qui saute aux yeux à la lecture d’une trésorerie. Elle est sujette à différentes interprétations auxquelles l’imputation des subventions attribuées et versées sur des exercices différents laisse la porte ouverte.

Le terme « prêts d’urgence » semble mal adapté à des procédures aussi classiques et banales que l’autorisation de découvert ou le dailly, proposées par les différents établissements bancaires. Il serait plus juste de les qualifier de « prêts relais ». En tous cas il s’agit effectivement de procédures que la MEO essaye d’éviter, tant la charge administrative est pesante, et qui prennent parfois tellement de temps que la subvention est régulièrement versée avant qu’on ait terminé de traiter la demande. Elles restent néanmoins monnaie courante.

La MEO recommande de solliciter le réseau Actes-if afin de connaître son point de vue quant au qualificatif « d’expédients » pour désigner le fonds de solidarité financière qu’il a mis plusieurs années à mettre en place avec de nombreux partenaires tels que la NEF (Nouvelle Economie Financière), parmi les fleurons français de l’économie sociale et solidaire (hébergée par le Crédit coopératif), la mutuelle AUDIENS et France Active.

La MEO affirme que si elle a eu effectivement recours à des prêts d’urgence de courte durée émanant de proches, il s’agissait au moins autant d’éviter de faire perdre à la collectivité et à l’activité subventionnée des milliers d’euros qui, sans cela, auraient disparu en intérêt débiteurs, frais de dossiers ou d’intervention et majorations de retards, que d’éviter la cessation de paiement.

La MEO estime préférable de ne pas commenter outre-mesure les informations, par ailleurs inexactes, relatives aux liens de parenté au sein de l’association mentionnés dans le rapport. Le MEO déclare que le prêteur en question est d’abord le veuf de la personne qui a continué à assurer bénévolement la comptabilité de la MEO, bien qu’étant atteinte d’un cancer en phase terminale, jusqu’à son décès. Les liens entre la famille et l’entreprise ne sont pas nouveaux, et ce n’est pas à une administration, ni à des organismes au coût prohibitif, qu’on demande des prêts d’urgence de courte durée, mais bien aux proches et aux amis.

ANALYTIQUE

La MEO conteste l’affirmation de l’IGVP selon laquelle « l’association ne peut dans le contexte actuel envisager son avenir qu’en réduisant son éventail d’activités et en se concentrant sur celles qui sont le moins déficitaires. »

Tout d’abord en ce qui concerne le contexte actuel, la MEO rappelle que le Président de la République en personne a affirmé à plusieurs reprises que la croissance était revenue.

La MEO s’interroge régulièrement et depuis longtemps sur les suggestions faites par l’IGVP. La comptabilité analytique de la MEO est déjà en place depuis plusieurs années. Elle a été extrêmement détaillée (livre par livre, spectacle par spectacle par exemple) il y a quelques années, et soigneusement examinée, sans révéler autre chose que ce que la MEO savait déjà : aucune branche de l’activité n’était, en moyenne, plus particulièrement bénéficiaire ou déficitaire par rapport aux autres.

Aucune activité n’est d’ailleurs, à elle seule, véritablement déficitaire. Ce ne peut être ni la librairie, ni le bar, qui revendent des marchandises plus cher que ce que la MEO les a achetées ; ni le réseau, ni la bibliothèque, ni la création, ni l’accueil, dont les dépenses relatives sont faites en fonction des recettes prévues de manière certaine. Il convient donc de se rendre à l’évidence : ce n’est pas l’activité qui cause l’essentiel du déficit, mais bien le fonctionnement, qui devrait donc être davantage financé.

De même, l’IGVP a elle-même fait le constat de l’extrême imbrication et interdépendance des activités. En supprimer une risquerait bien d’avoir davantage de conséquences négatives que positives. Les réduire aurait pour conséquences immédiates la réduction d’une part des recettes propres et d’autre part des recettes des partenariats divers en relation avec ces activités. Et cette réduction ne pourrait être qu’assez brève, et consentie par les principales tutelles, car il n’est pas certain qu’elles continueraient longtemps à soutenir un fonctionnement avec peu ou pas d’activité.

Et de toute façon, comme le dit fort justement l’IGVP, ces mesures seraient sans doute « insuffisantes pour retrouver un nécessaire équilibre financier ». Ce constat est à nouveau l’évidence que c’est bien le fonctionnement qui devrait être davantage soutenu, et non les activités, qui parviennent globalement à l’équilibre.

La MEO approuve l’affirmation de l’IGVP selon laquelle le financement au projet est mal adapté à sa situation. Elle regrette que n’aient pas été étendues des initiatives telles que celle de la DDF (Délégation au développement et aux formations, ministère de la Culture), qui permettaient de soutenir toutes sortes de projets hors normes et/ou à caractère pluridisciplinaire et transversal.

A ce jour cette comptabilité analytique a été effectivement réduite aux principaux centres de coûts. Il est vrai qu’elle n’a pas véritablement été exploitée ces derniers temps. La MEO avait déjà demandé à son cabinet comptable de la remettre en place et a renouvelé sa demande.

La MEO approuve l’affirmation de l’IGVP selon laquelle l’apport des bénévoles est difficile à mesurer. Pour les membres du réseau par exemple, il faudrait comptabiliser, pour chacun de ses 300 membres, le nombre d’heures passées à la lecture du nombre de manuscrits… Un travail titanesque pour une utilité assez contestable. La MEO estime que valoriser cet apport dans un budget ne ferait qu’y introduire davantage de confusion, et préfère bâtir ses budgets sur des éléments plus tangibles, plutôt que de faire des estimations plus ou moins hasardeuses. Mais réflexion faite, la MEO va se pencher plus précisément sur cette question, qui pourrait lui permettre d’augmenter le taux de subventionnement de certaines de ses activités par la région.

RECOMMANDATION 13 : METTRE EN PLACE UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE PERMETTANT DE DISTINGUER LES PRINCIPAUX CENTRES DE COÛTS DE L’ASSOCIATION

REPONSE : LA RECOMMANDATION EST SUIVIE.

RECOMMANDATION 14 : VALORISER DANS SES COMPTES LES CONTRIBUTIONS NON FINANCIERES ET EN PARTICULIER LE TRAVAIL DES BENEVOLES

REPONSE : LA RECOMMANDATION SERA SUIVIE.

FONDS PROPRES

En ce qui concerne les fonds propres de l’association « en forte diminution », la MEO rappelle que cette situation est due à la décision de l’expert-comptable et du commissaire aux comptes, qui ont tout d’abord décidé de ne pas amortir la production éditoriale pendant une décennie, puis ont décidé de l’amortir en cumulant une dizaine d’exercices en un seul, créant ainsi une richesse de fonds propres très largement artificielle –en tous cas dans sa proportion. Qu’il s’agisse là d’une faute ou d’une erreur, la responsabilité ne saurait en être imputée à la MEO, et l’ensemble de ses tutelles, qui a vu un beau jour la MEO arriver avec un bénéfice comptable de presque 100.000 €, est déjà largement informée de ces faits.

La MEO estime qu’il faudrait définir plus précisément ce qui est des « fonds propres » de ce qui ne l’est pas. Si cela est une évidence pour les subventions des collectivités, ou à l’inverse pour les actes dits commerciaux, la notion est plus floue en ce qui concerne les aides de l’Union européenne, des gouvernements étrangers, des établissements publics, des fondations de droit privé ou des sociétés d’économie mixte. Ce qui représente une part pas forcément négligeable.

GESTION ET SITUATION

La MEO reconnaît que sa gestion s’apparente hélas effectivement bien souvent à de la navigation à vue. La chose serait différente si les collectivités votaient leurs décisions pour l’exercice en cours non pas à la fin de celui-ci, mais à la fin de l’exercice précédent, si les futurs visiteurs de la MEO faisaient part de leurs intentions suffisamment à l’avance, etc.

Mais il faut transposer le concept. Naviguer à vue, signifie aussi pouvoir faire preuve de souplesse. Ce qui est un trait de caractère des lieux intermédiaires tels que la MEO. Plus une programmation est bouclée longtemps à l’avance, moins l’établissement est en mesure de répondre rapidement à ce qui se passe autour de lui. Certains projets doivent être prévus longtemps à l’avance, d’autres sont à traiter avec l’actualité. Pour exemple, l’exposition de l’artiste peintre CA : à peine quelques jours se sont écoulés entre son départ de la Fédération de Russie, fuyant les persécutions pour avoir représenté VP et DM avec des corps de femme, et sa résidence puis son exposition à la MEO. Sous l’œil attentif de France Inter, Canal Plus et CNN.

La MEO conteste l’affirmation de l’IGVP selon laquelle sa situation financière « manque totalement de visibilité ». Il y a un commissaire aux comptes, un expert-comptable, toutes sortes de bilans divers et variés. La MEO interroge l’IGVP sur les éléments qui seraient susceptibles de l’éclairer. Ou bien, la MEO pourrait approuver cette affirmation, en y ajoutant que c’est assez logique si l’on considère que ces principaux éléments lui sont donnés par « ses principaux bailleurs de fonds ». Par exemple, le Conseil de Paris ne prendra pas de décision concernant son soutien aux activités de la MEO en 2014 avant que l’IGVP ne remette son rapport définitif, ce qui se fera au mieux en juillet ; il n’y a pas de conseil au mois d’août, et celui de septembre, traditionnellement chargé, ne votera que les décisions prises en juillet. La MEO ne saura donc pas au mieux avant le mois d’octobre de combien elle disposera pour organiser les activités qu’elle aura déjà quasiment terminées… Alors, oui, on peut dire que sa situation financière « manque totalement de visibilité ».

La MEO laisse à la DUCT la responsabilité de ses évaluations et des conclusions qu’elle en tire. Quoi qu’il en soit, les réserves émises par cette entité sont légitimes. Il est salutaire que la Ville de Paris s’enquière de l’utilisation des fonds qu’elle alloue. Le sens de la phrase « faute de trop nombreux documents de nature à éclairer sa situation réelle » échappe cependant à la MEO.

La MEO reconnaît bien sûr qu’elle « connaît des difficultés financières récurrentes » et qu’elle bénéficie de soutiens financiers. Mais l’IGVP omet de faire la moindre relation entre le niveau et l’évolution de ces soutiens sur la période inspectée, celle les années de RGPP et de « crise », et ces difficultés financières. Par ailleurs on peut établir que si les soutiens financiers d’un niveau nécessaire à un fonctionnement minimal ne sont mis en place que ponctuellement, la situation ne pourra être redressée que ponctuellement.

Si « la situation financière est particulièrement délicate » et « la situation reste alarmante », la MEO confirme qu’il s’agit là d’un fait commun à la majorité des entreprises culturelles indépendantes, et notamment un certain nombre d’associations culturelles emblématiques pour les parisiens. La MEO rappelle que les organisations professionnelles représentatives du secteur indépendant demandent, outre une augmentation du budget de la culture et une plus grande transparence concernant les attributions, une meilleure répartition des financements des collectivités au secteur culturel.

La soirée de soutien mentionnée a effectivement et évidemment généré une recette, mais son premier objectif était bien ailleurs : attirer l’attention sur la faiblesse des moyens mis en œuvre pour la promotion des cultures européennes et des lieux intermédiaires à Paris.  

La MEO conteste la façon dont la procédure d’alerte est présentée dans le rapport, comme un feuilleton à suspense, truffé de rebondissements, alors qu’elle est le fruit d’une stratégie concertée avec le commissaire aux comptes. La procédure d’alerte n’est pas restée en phase I, elle a heureusement pris fin rapidement, comme prévu. Cette procédure avait pour objectif essentiel d’alerter les principales tutelles sur la situation d’urgence de la MEO. Elle aurait tout à fait pu être évitée.

La MEO tempère l’affirmation de l’IGVP selon laquelle ses « principaux bailleurs de fonds » lui ont accordé des subventions exceptionnelles en 2013. Cela est vrai pour la Ville et le ministère, mais faux pour la région, dont le montant du soutien a baissé en 2013, aussi bien en aides versées qu’attribuées.

La MEO tempère l’affirmation de l’IGVP selon laquelle la Ville de Paris est nettement moins investie que la région et le ministère de la Culture. Il faudrait lier cette affirmation aux missions et aux budgets dont disposent les différentes collectivités. Par ailleurs, cela n’est pas particulier à la MEO, mais concerne un certain nombre de lieux intermédiaires parisiens, comme le pointent la quasi-totalité des observateurs institutionnels.

Cependant, l’investissement de la nouvelle équipe municipale semble clair, puisqu’elle a choisi, dès son arrivée et avant même l’avis de la région et du ministère de la Culture, de donner un signe fort quant à la situation de la MEO, ce dont celle-ci s’honore et se réjouit.

La MEO confirme que « les charges fixes de l’association sont difficilement compressibles ». Elle rappelle qu’elle a été contrainte de se séparer d’une partie de son personnel et a obtenu l’annulation de l’augmentation de son loyer au dernier renouvellement du bail.

La MEO approuve l’affirmation de l’IGVP selon laquelle « les marges de manœuvre de l’association sont cependant réduites ». Elle affirme que c’est, là aussi, le cas pour la majorité des entreprises du secteur. Elle affirme qu’il appartient principalement aux collectivités, selon la politique pour laquelle ses responsables ont été élus, de faire changer cette situation et choisir de lui assurer ou non la pérennité de leurs financements.

L’analyse qui affirme que « il en résulte que l’impasse dans laquelle se trouve l’association ne peut trouver d’issue » est assez tendancieuse. La réponse est fournie avec l’énoncé. Par ailleurs la possibilité de l’accroissement des financements publics est déclarée « improbable » - les élus savent au moins à quoi s’en tenir.

L’IGVP suggère de « mieux s’inscrire dans l’économie du spectacle vivant », ce qui manque de clarté pour la MEO. Elle reconnaît son faible talent pour les schémas économiques traditionnels et affirme sa volonté d’œuvrer pour le développement durable, le commerce équitable et l’économie sociale et solidaire, dans un cadre de service public.

La MEO estime assez normal, comme la majorité de ses pairs, qu’il y ait un certain « saupoudrage » pour des associations à la taille ou l’activité réduite, de même que des financements importants pour des projets ou des institutions d’envergure importante. Elle estime par contre très clairement que la disproportion est démesurément évidente, au détriment du secteur intermédiaire qui reste désespérément sous-financé, alors même qu’il est le plus rentable économiquement, le plus créatif artistiquement, le plus proche des notions de service public et probablement le plus apprécié du public, en proportion des moyens de communication mis en œuvre.

La MEO affirme la qualité artisanale de son activité. Elle ne souhaite pas travailler dans une logique exclusivement économique, industrielle et commerciale. Elle entend faire la promotion des cultures, des langues, des minorités, et estime nécessaire d’œuvrer en faveur de la création, de l’émergence, de l’innovation, de la recherche, de la diversité. La MEO estime que « l’exception culturelle » doit être défendue sur le plan international comme à Paris.

La MEO confirme que le risque est avéré depuis le début, et qu’il est même une bonne partie de l’essence même de l’association, une bonne partie de ce que s’interdit de fait une institution lourde et rigide, contrairement à un lieu intermédiaire, généralement bien plus réactif. Si la MEO n’est pas restée une simple compagnie théâtrale, c’est parce qu’elle a trouvé injuste et néfaste le traitement majoritairement réservé aux culturelles européennes, en particulier celles du sud et de l’est. Elle combat au quotidien le racisme ou le colonialisme, plus ou moins latent, dans certaines institutions françaises.

FOURNISSEURS

La MEO tempère l’affirmation de l’IGVP selon laquelle elle est « assez systématiquement en retard pour le paiement de ses fournisseurs ». Il serait tout aussi judicieux d’affirmer que les collectivités sont assez systématiquement en retard pour le versement de leurs subventions. La réalité, c’est que cette trésorerie se fait au bénéfice des banques, qui récupèrent ainsi une partie des fonds destinés à l’action publique. Ce fait n’est d’ailleurs pas limité aux associations du secteur culturel. On voudrait que, comme dans l’audit du Théâtre de la Ville, l’IGVP recommande de « veiller à ce que le versement de la subvention intervienne suffisamment tôt pour ne pas pénaliser la trésorerie de l’association »…

La MEO n’a pas de contentieux avec la Poste. La MEO a eu un contentieux avec la RIVP, parce que celle-ci avait fait des erreurs dans le calcul de la TVA, et que la MEO ne comprenait pas qu’il soit possible d’augmenter les loyers de manière rétroactive. Le contentieux a cessé lorsque la MEO a été instruite de la loi Rocard de 1989, destinée à « améliorer les relations entre bailleurs et baillés », qui autorise cette aberration. Sans attribuer une subvention rétroactive, on peut considérer que la Ville de Paris a pris ces faits en considération, puisque cette question a été prise en compte dans la subvention exceptionnelle accordée. Lors de cet épisode, le président de la RIVP avait personnellement appelé la MEO pour s’entretenir avec son équipe de la situation.

En ce qui concerne les questions relatives aux photocopieurs (ainsi qu’au standard téléphonique), la MEO confirme l’analyse de l’IGVP. Elle ajoute qu’elle s’interroge sur le fait que de telles arnaques puissent être légales. Elle a envisagé d’avoir recours à un avocat, avant d’estimer que terminer de faire les paiements, quoi qu’elle en pense, devrait probablement s’avérer moins coûteux au final. C’est bien ce sur quoi ce genre d’organismes douteux compte.

En ce qui concerne les retards, la RIVP sait très bien que la MEO ne conteste absolument pas sa dette, mais ne peut assurer la trésorerie de son actionnaire principal à sa place, et doit donc attendre que celui-ci lui verse sa subvention annuelle pour s’acquitter des loyers de l’exercice. La RIVP a vu que, même en retard, le soutien de la Ville n’avait pas fait défaut depuis son installation et que la MEO s’était toujours acquittée de sa dette. La MEO et la RIVP se tiennent de toute façon régulièrement et mutuellement informées de la situation.

L’évaluation du loyer est faite dans un langage pénalisant. Aux dépenses qui « dépassent » 25.000 € on peut tout aussi bien substituer qu’elles « restent inférieures » à 26.000 €. Aucune référence, d’aucune sorte, n’est donnée, alors que justement le montant de ces loyers est adapté aux moyens des associations et reste plutôt inférieur à ceux du marché. De même, avec un pourcentage de « plus de 8% », le comparatif indique que la dépense est excessive, sans aucune référence.

IMAGE

En ce qui concerne son image chez ses principaux débiteurs, la MEO rappelle que l’URSSAF a récemment effectué un contrôle à la MEO, sans un seul centime de redressement. La MEO reconnaît qu’elle aurait peut-être parfois une mauvaise tendance à privilégier les paiements pour des artistes en situation de précarité sociale, plutôt que ceux pour de grosses entreprises. Mais l’image de la MEO auprès de ses fournisseurs ne se limite heureusement pas aux éventuels délais de paiement de quelques factures. L’immense majorité de ceux-ci se réjouit de son existence et se désole de sa précarité. Et cela, entre autres raisons, parce qu’elle sait que la MEO offre un certain nombre de possibilités qui n’existent que rarement ailleurs.

En termes d’images, la MEO estime que ce sont les réguliers appels de détresse de lieux qui font partie de l’identité profonde de Paris, tels que le Lavoir moderne parisien, l’Avant-rue, Confluences, la MEO et d’autres, qui nuisent gravement à leur image, presque autant qu’à celle de la collectivité. Trouver les meilleures solutions pour permettre la pérennité et le développement de l’activité, dans des conditions plus décentes, de ces lieux emblématiques, au bénéfice de tous les parisiens, donnerait selon la MEO une bien meilleure image à la municipalité.

La MEO recommande également la lecture, et notamment le passage concernant la MEO, de l’étude d’EW sur les centres de ressources en France, commandée il y a quelques temps par le ministère de la Culture. Pour parler d’avenir, la MEO rappelle les liens tissés avec certains établissement scolaires franciliens aussi qu’avec les grandes écoles de la profession, qu’il s’agisse du JTN, des Cours Florent, de l’ENSATT, de l’EPSAD, etc.

En termes d’images, la position de la Ville de Paris d’estimer, en termes concrets de jumelages, qu’une seule autre ville au monde est son égale, ne donne pas une bonne image. La MEO rappelle d’ailleurs que son inauguration a été parrainée par ER, actuel Premier ministre de la République d’Albanie, et ancien maire de Tirana, fonction qui lui a valu d’être élu « maire du monde » par ses pairs la même année.

INVESTISSEMENT

La MEO confirme que la Ville de Paris a été son seul financeur au titre de l’investissement, et elle lui en manifeste à nouveau sa reconnaissance. Cela peut sembler assez logique, puisque les locaux lui appartiennent. Mais c’est également une réalité : les conditions proposées par la Ville sont clairement plus favorables que celles proposées par les autres collectivités, et la MEO convient qu’il faut s’en féliciter.

La MEO rappelle aussi que les locaux ont été livrés « brut de béton » : elle en a pris livraison en toute connaissance de cause et la Ville de Paris a répondu présent à 100 %. Grâce à cette aide la MEO a pu faire poser des fermetures, portes et vitrines, installer l’ensemble de la plomberie et de l’électricité, acquérir une grande partie de son matériel scénique et informatique (et pas seulement une machine à café), et continuer à améliorer l’accueil et la sécurité du public.

La MEO ne considère pas que la Ville de Paris ait un engagement particulier de renouveler ses subventions d’investissement, hors ses missions générales de service public.

RESSOURCES PROPRES

La MEO conteste l’appellation de « négligeables » et « atteignent à peine » pour qualifier les 40.000 € de ses ressources propres, et à l’inverse de « assez important » pour qualifier les 3.086 € de chiffre d’affaires de sa buvette. Elle invite l’IGVP à la comparaison. Par ailleurs la liste des ressources propres est très largement incomplète, ce qui fait que le montant indiqué par l’IGVP pour les ressources propre est erroné, leur montant réel étant supérieur. La MEO rappelle que le montant global de l’aide municipale n’atteint pas toujours ce montant.

La MEO tient à assurer l’IGVP que, ayant pris note de la baisse récurrente des financements publics, elle a entrepris depuis plusieurs années toute une série de mesures visant à « augmenter sensiblement les ressources propres » : rééquilibrage du nombre de manifestations gratuites/payantes, mis en place d’un programme de fidélité pour le public (abonnements), augmentation des tarifs, réduction des invitations, études et recherches internes dans le même sens. Ces faits sont consignés dans les comptes rendus de réunions. La MEO, instruite de la loi de Baumol, doit cependant tempérer cette perspective et rappelle que tout développement, s’il peut générer des produits supplémentaires, entraîne également un accroissement des charges, en général plus important.

La MEO regrette que le rapport ne dise pas un mot sur le mécénat, tel que celui apporté à la MEO par la Fondation du Crédit coopératif, à la requête de BFA, ancien directeur du festival d’Avignon. Pas un mot non plus sur son succès dans le financement participatif (kisskissbankbank) qui lui a rapporté 3.000 € pour l’édition française des Monologues de Gaza, pièce lue dans sa version multilingue devant l’assemblée générale des Nations-Unies. On sait pourtant que la diversification économique est un atout de solidité et d’indépendance.

Voici l’évolution des principales ressources propres de la MEO au cours des dernières années.

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mai

dec

ventes librairie

1 783

5 390

9 345

10 960

10 624

13 958

8 743

8 641

22 429

9 170

22 008

ventes édition

7 345

7 899

7 828

10 244

10 410

9 291

8 924

7 296

7 612

5 495

13 188

droits perçus

0

55

1 597

1 689

2 709

8 710

6 398

10 832

17 085

3 294

7 906

billetterie

0

885

1 029

5 060

1 013

4 113

1 243

2 204

6 465

4 408

7 934

bar

44

1 204

1 010

1 080

1 829

2 218

3 963

2 797

4 218

3 297

5 935

ventes galerie

0

260

0

0

0

0

0

140

210

2 996

3 595

location de salle

1 360

1 272

890

1 045

2 400

45

1 950

670

1 535

220

528

abonnements

0

0

0

0

0

210

1 100

240

370

180

432

partenariats, cessions et coréalisations

11 684

17 658

25 032

12 974

11 078

8 241

6 540

23 079

6 425

1 500

4 500

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TOTAL

22 216

34 623

46 731

43 052

40 063

46 786

38 861

55 899

66 349

30 560

66 026

 

Il en ressort assez clairement que, si l’on observe un ralentissement dû à la « crise », comme probablement pour la majorité des entreprises en Europe occidentale à la même période, les ressources propres de l’association sont globalement en hausse : celles-ci ont été triplées depuis l’ouverture de ses locaux actuels.

On observe que la notion de risque joue plutôt dans le sens positif (doublement des recettes de librairie en 2013) et que les mesures économiques sont rapidement visibles (triplement des recettes de billetterie en 2013).

La MEO regrette donc l’absence de mention des points positifs de ses ressources propres : la librairie, passée de 8.641 € en 2012 à 22.429 € en 2013, et qui est déjà à 9.170 € au 31/05/2014 ; les éditions, qui ont repris en 2013 à la hausse pour la première fois depuis 2009 ; les droits d’auteur, qui ont triplé de 2011 à 2013 ; la billetterie, qui a triplé de 2012 à 2013 ; la galerie, qui en est déjà à 2.996 € au 31/05/2014, alors qu’elle était de 210 € en 2013 ; les locations de salle, passé de 670 € à 1.535 € ; sans compter les partenariats, cessions et coréalisations.

RAPPORT

Au final, oui, les objectifs de la MEO sont ambitieux. Mais cet audit n’aborde effectivement que le seul terrain comptable et réglementaire, et ignore donc totalement les aspects artistiques, culturels, sociaux, politiques, diplomatiques. Il apparaît donc tout aussi complet qu’un audit qui n’aborderait qu’un seul de ces terrains-là. Certes l’IGVP n’a pas les compétences requises pour une analyse plus complète, mais il existe, hors de l’administration, des professionnels de la culture, des représentants des organisations professionnelles, des élus, des diplomates, du public, que l’on aurait pu interroger. De même, la DAC dispose de comités d’experts…

La MEO s’interroge sur la démesure entre cette analyse, finalement très partielle, et sa capacité à s’interroger sur « l’opportunité du maintien » d’un financement. L’IGVP ne précise pas l’année concernée pour « la subvention annuelle », il est donc difficile d’apprécier sans en connaître le montant. La MEO estime que la fragilité financière d’une structure ne saurait suffire à elle seule, notamment en regard de l’activité fournie, à remettre en cause son soutien par la collectivité. Elle reste sceptique sur la pertinence d’une analyse qui ignore les outils professionnels d’observation, tels que ceux du Collectif des associations citoyennes, du Synavi, du Syndeac, de la CIP-IDF, du réseau Actes-if, d’ARCADI...

Sur de nombreux points, l’audit a été perçu non comme une analyse objective de l’activité de la MEO, mais comme une procédure d’instruction. La situation est quasi systématiquement décrite à charge, et martelée à grand renfort d’un vocabulaire « massivement et extrêmement » inapproprié.

L’équipe de la MEO a eu l’occasion de connaître d’assez près le travail de l’Inspection générale des spectacles du ministère de la Culture, d’en accueillir à plusieurs reprises des représentants en ses murs, et même sur son plateau et jusque dans les préfaces de ses livres. La MEO ne s’attendait donc effectivement pas à voir l’IGVP émettre un avis esthétique sur les productions en cours. Mais elle a été particulièrement choquée de voir qu’aucune attention n’était prêtée à l’accueil du public. Malgré les sollicitations répétées, l’IGVP n’a pas souhaité observer la tenue de la moindre manifestation à la MEO –même sans entrer dans la salle. Cela aurait pourtant donné un « indicateur précis » de la « réalité des activités ».

La MEO note que « l’enjeu de la mission n’est pas d’évaluer un projet artistique et culturel », mais affirme que cette déclaration est un peu contradictoire avec ce qui précède : « les activités culturelles de l’association sont difficilement mesurables » ; et très contradictoire avec l’audit du Théâtre de la Ville par l’IGVP : « une programmation aussi brillante qu’étoffée ».

Pourtant la MEO constate que la qualité de sa programmation, bonne ou mauvaise, est totalement ignorée, mais que ce n’est pas toujours le cas ailleurs, puisqu’on peut lire dans le même rapport sur le Théâtre de la Ville que « la qualité de sa programmation justifie l’effort financier considérable de la Ville ».

La MEO regrette que le rapport ne dise pas un mot sur le travail de la MEO relatif à la promotion de la construction européenne. La MEO estime qu’il convient effectivement de s’interroger sur les raisons, autres que locales & politiques, des résultats aux dernières élections européennes.

La MEO se réjouit de la décision de l’Assemblée nationale de décider, le 28 mai dernier, la création d'une commission d'enquête « chargée d'étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle » et demandera à être auditionnée dans ce cadre.

La MEO considère comme indispensable que la Ville de Paris, tout comme la région Île-de-France et le ministère de la Culture, maintiennent leurs financements au niveau de 2013, afin que la MEO puisse poursuivre ses activités. La MEO estime que cette question relève moins du « contexte difficile actuel » que de choix de politique culturelle.

 

Tableaux de Konstantin Altounine
Une initiative de Russie-Libertés

Il y a une semaine, la vie de Konstantin Altounine a basculé. Après la fermeture de son exposition à Saint-Pétersbourg il y a une semaine, il a dû quitter d’urgence le pays pour éviter les conséquences d’une inculpation pour « extrémisme ». Tout cela à cause d’un tableau représentant Poutine et Medvedev en nuisette et soutien-gorge. Maintenant Konstantin est à Paris. Sa femme et sa fille sont encore en Russie et subissent des menaces.
Lors de la réunion des dirigeants des pays du G-20 à Saint-Pétersbourg le 5 et 6 septembre en Russie, nous espérons entendre des questions sur la situation des droits de l’Homme dans ce pays. En effet, le retour au gouvernement, après des élections largement truquées, de Vladimir Poutine et de son équipe a entraîné une nette dégradation des relations entre le pouvoir et la société civile. De nombreuses lois visant à limiter les libertés fondamentales des citoyens ont été adoptées. La liberté d’expression est de plus en plus menacée, ainsi que la possibilité d’être simplement « différent », comme dans le cas des LGBT. Considérés comme une menace pour les « valeurs traditionnelles » russes, ces derniers sont de plus en plus souvent victimes d’agressions à cause de leur différence. Il y a également une semaine que Roman Sorokine, transsexuel, a dû lui aussi fuir la Russie, poursuivi sur la base de chefs d’inculpation fabriqués de toute pièce. Nous invitons aussi des experts dans la sphère des droits des LGBT pour parler de la pression grandissante que de plus en plus de couches de la société civile subissent en Russie.
Devenu réfugié en France, Konstantin continue à travailler dans ces conditions difficiles. Grâce à Russie-Libertés et aux réseaux de solidarité il a trouvé son atelier à la Maison d’Europe et d’Orient pour cette semaine. Il présentera ses nouveaux travaux et évoquera son histoire et ses projets.
Réservations : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Informations : Olga Nikolaeva, Russie-Libertés, 06 29 11 64 12

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