Ainsi parle la chose qui sommeille en toi de Driss Ksikes

Théâtre
Dernière date: 20 juin 2012 19:30

Ainsi parle la chose qui sommeille en toi de Driss Ksikes
Texte écrit en français
Direction Alexandra Fournier
Avec Alexandra Fournier et Guillaume Toucas
En partenariat avec Siwa-plateforme

Les mots changent de coloration, de sens et de tonalité à chaque fois qu’ils sont énoncés par des objets-frontières ou des personnages-frontières, à la marge du convenu, de l’installé, du routinier et qu’ils sont pris en embuscade dans un lieu/moment incertain. Ce décalage permet d’échapper au forclos, au rythme rassis de l’existence, et crée un courant d’air entre l’intime et le public, l’en soi et le chez soi, l’entre-soi et l’entre deux.
Pour matérialiser cet effet d’étrangeté qui fait irruption à la lisière des moments de banale quotidienneté, je voudrais dévoiler l’immense angoisse qui habite des individus modernes au point de l’isolement, une fois poussés au contact du monde réel, social, ouvert sur l’autre et l’inconnu, puis amenés à s’en départir. C’est dans ce moment précis où, désillusionnés, ils détournent le visage, que leur voix est la plus sincère.
J’ai, pour ce faire, conçu quatre personnages qui, dans ce point de non-retour, sont désincarnés, chosifiés, assimilés, à leur surprise, à des objets frontières (la porte, la fenêtre, le miroir et l’écran). Chacun, par le truchement d’un parcours singulier, en est arrivé à cette identité métaphorique. Révélatrice de son identité profonde, elle l’immobilise pour le régénérer.
J’ai, par ailleurs, pensé des personnages ballotés « entre viol social et voile intime » (la femme-enfant, la migrante, le gardien et le dealer). Entre besoin d’autonomie et suites d’intrusions, ils/elles débitent le récit à rebours d’une vie traversée dans la recherche d’un équilibre utopique ou la tentative de maintenir le masque des convenances en place.
Dans ce moment figé, du dire nu, surgit une voix lointaine qui sommeille au fond de chacun et se révèle, enfin, audible.

Copyright : « Ainsi parle la chose qui sommeille en toi »
Textes de Driss Ksikes
In « The World is not as I see it » Production : CulturesInterface
Exposition : Galerie d’Art Dominique Fiat, Paris

Né le 7 mars 1968, Driss Ksikes est critique littéraire et journaliste. Auteur d’un roman Ma boîte noire (Tarik –Casa- et Le Grand Souffle –Paris-, 2006), il est d’abord auteur de théâtre. Après Pas de mémoire... mémoire de pas en 1998 (réadaptée en 2012 sous le titre de Goullou) et Le saint des incertains en 2000, il signe en 2008 son retour sur les planches avec la pièce Il / Houwa, puis 180 degrés (2009) et Le Match (2010). Ainsi parle la chose qui sommeille en toi (en 2012) est son dernier écrit littéraire, à mi-chemin entre théâtre et poésie. Directeur littéraire de la compagnie Dabateatr, il dirige également le CESEM, centre de recherche de HEM et est co-fondateur des Rencontres Ibn Rochd à Rabat.

 Alexandra Fournier a joué au théâtre notamment dans La Folie de Tristan de G.Lely au Festival d’Avignon, dans Histoire du Soldat de C.F. Ramuz et I. Stravinsky à l’Athénée Théâtre-Louis Jouvet, et dans Albert 1er de Ph. Adrien au Théâtre de la Tempête. Au cinéma, elle joue entre autres dans Toutes les nuits d’Eugène Green et Dharma Guns de F.J.Ossang. Elle participe régulièrement à des lectures, dernièrement à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, dans le cadre de La Turquie en lectures, à la Maison des Métallos pour la Commémoration du 10 mai par Edouard Glissant, ou encore à la radio pour France Culture, notamment dans l’émission de Marie-Hélène Fraïssé « Tout un monde ». Elle a également dirigé Correspondances : Marina Tsvetaeva, Boris Pasternak et Rainer Maria Rilke à l’Auditorium du Jeu de Paume. Elle jouera prochainement le rôle de Desdémone dans Les amours vulnérables d’Othello et Desdémone sous la direction de Razerka Ben Sadia-Lavant au Théâtre des Amandiers de Nanterre. 

Guillaume Toucas est formé à l'école du Theâtre de Chaillot (ETNC) par Abesse Zahamani, Jean Claude Durand, Pierre Vial et Madeleine Marion, et débute à la télévision aux côtés de Roger Hanin dans La Trilogie Marseillaise et décroche un des principaux rôles de la série Âge Sensible sur France 2. Michel Leclerc l'engage en 2005 dans son long métrage J'invente rien dans lequel il donne la réplique à Kad Merad et Elsa Zylberstein. On le retrouve dans des séries télévisées telles que Boulevard du Palais et Les Beaux Mecs de Gilles Bannier. Au théâtre, il est le frère d'Alexandra Lamy dans Théorbe mis en scène par Didier Long et il interprète Albert II dans Albert 1er de Philippe Adrien au Théâtre de la Tempête. À partir de 2009, il entame en parallèle une carrière de chanteur avec la collaboration et la complicité de Stephane Guérin et Dorian Chaillou.

 

 

Siwa s'offre comme un champ de réflexion et d’expérimentation artistique sur les modes de création dans le monde arabe contemporain. Siwa se présente de fait aussi comme une plateforme d’échanges entre artistes issus du Maghreb, du Machrek et "d'Occident" : un laboratoire permettant d'engager, à partir du déplacement, une réflexion sur les acquis non questionnés des deux côtés, et sur les rapports qu'ils entretiennent entre eux. Siwa se présente enfin comme un lieu où l’on peut exposer en toute liberté, capter les symptômes et les tensions qui travaillent ces sociétés, rendre compte des divers obstacles que connaissent les créateurs du monde arabe, tant sur le plan culturel et social que proprement politique Siwa est donc un espace propice aux ruptures et aux dépassements, qui s'ouvre résolument aux expériences de libertés.

 

Lieu
Maison d'Europe et d'Orient
Activité
Stage

 

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  • 20 juin 2012 19:30
 

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