Un voyage théâtral dans l'univers de Cavafis, poète grec d'Alexandrie (Cie Isotopia / adlib444)

Poésie
Date: 7 mars 2016 21:00

Lieu: Maison d'Europe et d'Orient

Dans le cadre du Printemps des Poètes

Conception et mise en scène: Dimitra Pandora
Avec: Caroline Rabaliatti, Dimitra Pandora, Sarantos Rigakos
Traduction: Arnaud Roy
Vidéo: Evi Taskovics
Montage: Eirini Sgouri
Mixage: Sheel Ram
Production : Compagnie Isotopia


Constantin Cavafis, un archéologue du présent
Alexandrie, capitale cosmopolite depuis sa fondation, aux confins du Désert et de la Mer, ville de tous les interdits et de toutes les licences. Pendant vingt trois siècles Alexandrie a été une ville de rencontres, là où la personnalité ethnique n’est jamais aussi manifeste qu’au contact permanent de l’étranger. C’est aussi la ville dont l’âme est enfermée toute entière dans les poèmes de
Constantin Cavafis (1863-1933), une des figures les plus importantes de la littérature du XXe siècle, qui a vécu à Alexandrie où il est mort pauvre et quasi inconnu. Depuis, la sobre puissance et la musicalité de la langue de ses poèmes l’ont rendu célèbre. Il est incontestablement le fondateur de la poésie moderne de langue grecque. Cavafis, bien que parfait anglophone et excellent francophone, il a écrit ses 154 poèmes en grec. « Je ne suis pas Grec. Je suis Hellénique » dit-il. Dans un pays où l’invisible trouve une forme, où l’obscurité se met à parler, où le rêve se travaille comme un métal précieux, il se promène dans les ruelles du temps dans une
superposition des siècles, à la verticale de l’instant, dans un temps absolu. Et pourtant, il ne s’agit pas d’un retour aux sources, aux racines, ni de romantisme. Entre l’ascèse et l’indulgence, infatigable chercheur de réalité et d’amours de contrebande, dans le désordre souverain des sentiments, il nous fait comprendre sans rien démythifier, sans rien désacraliser, que l’histoire ne marche pas du même pas que celle des pouvoirs en place et leurs vérités officielles, je cite Dominique Grandmont (La victoire des vaincus - Essai sur Constantin Cavafis, Tarabuste 2015). Cavafis est un archéologue du présent dans la réalité de l’écriture. Il invente une Antiquité contemporaine, une Antiquité qui s’est continuée jusqu’à nos jours. Chaque poème est une ouverture du mythe et une synthèse de l’expérience humaine. Il nous fait découvrir la dimension utopique de nos identités, car nous sommes constitués par quelque chose d’intangible qui n’est pris en compte par aucune bureaucratie.

Nikos Lybéris
Novembre 2015

Quelques mots sur le spectacle :

Ce spectacle constitue une tentative de cartographie de la conscience poétique du grand poète d'Alexandrie, une exploration envoûtante dans un monde d'images, de textes, de notes, de sons et de souffles, qui amène deux jeunes actrices à faire l'expérience d'une vie plus intense que la vie par le biais d'une identification profane, d'une immersion implicite dans l'univers poétique indompté.

La servante obscure, évocatrice, implacable dirige, altère, décompose, domine la scène de sa présence énigmatique et ensorcelante.

Avec en toile de fond une ville-fantôme, l'Alexandrie voluptueuse mais aussi étouffante du début du XXème siècle, le poète, inaccessible, muré dans la solitude qu'il a lui même forgée, hante la conscience, reformule le monde, détourne les règles et rompt les normes. Sa poésie se tord; Sa poésie orageuse, salvatrice, qui s'échappe vers les plus hauts sommets de la pensée, réveille le non-dit, plonge dans le vide pour émerger à nouveau magistrale, éblouissante, menaçante, décharnée, depuis les inaccessibles tréfonds de la conscience effrayée, à la profane aurore boréale de l’incréé, aux confins sans contours de l’in-né.

La poésie peut-elle concilier l’esprit à la chair ? Ou la mort affûte-t-elle la lame du désir charnel sur la meule de l’extinction ? Une performance évolutive d’un monde qui se perd à ses propres inventions, qui est pris dans le tourbillon de perverses voies sans issue, qui meurt pour renaître et renaît pour mourir, une performance-hymne à la plus haute manifestation du vice humain : à la Poésie Imputrescible et Chérubinique, à l’interminable oscillation au bord de l’Irréalisé, à l’Extinction immaculé.

Sarantos Rigakos

Février 2016

Dimitra Pandora est née à Athènes. Elle est diplômée en philosophie (Université d’Athènes) et en art dramatique (École d’Akis Davis et R. Pateraki, Athènes). En 2008, elle s’installe à Paris pour enrichir son expérience sur les Arts du spectacle. Elle a suivi plusieurs stages et a obtenu éga- lement son master en Théâtre (Paris VIII). Durant ces années de formation, elle participe en tant que comédienne à plu- sieurs projets de théâtre à Paris, notamment dans la pièce

« Erotokritos » du poète grec V. Cornaros dans une mise en scène de Claude Buch- vald au Théâtre de l’Épée de Bois de La Cartoucherie de Vincennes.

En mars 2015, elle élabore et présente une sortie de chantier d’une première version du projet Un voyage théâtral dans l’univers de Cavafis, poète grec d’Alexan- drie, en tant que dramaturge, metteure en scène et comédienne. Forte de cette nouvelle expérience théâtrale parisienne, elle crée la Compagnie Isotopia, avec laquelle elle monte une version mûrie de la pièce. La première a lieu à la Maison d’Europe et d’Orient.

 

Arnaud Roy a découvert la poésie de Cavafis vers la fin des années 1990, lors de ses études de grec moderne à l'Institut des Langues Orientales (Langues O) à Paris. La poésie de cet auteur, un peu confidentiel en France, l'ac- compagne depuis lors. Exerçant une activité de plasticien parallèlement à son métier d'enseignant, Arnaud Roy a organisé dans une librairie-galerie parisienne une exposition de dessins et de peintures autour des poèmes de Cavafis.

C'est à cette occasion qu'il a commencé à traduire, par jeu et par défi, une partie de l'oeuvre du poète, déjà magistralement traduite par Marguerite Yourcenar ou Dominique Grandmont. À la demande de Dimitra Pandora, il a repris et revu ces traductions et a complété sa sélection.

Arnaud Roy est né au Havre en 1973. Il a fait ses études en France et a enseigné en Grande-Bretagne. Il est professeur agrégé d'anglais et enseigne à l'université de Paris 1-Panthéon Sorbonne. Il a enseigné le grec moderne pour débutants pendant trois ans dans le cadre de l'Association Philotechnique.

 

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Spectacle

 

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  • 7 mars 2016 21:00
 

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